L'histoire
Tomas Noronha, historien réputé, a été engagé par le Vatican, pour répertorier ce qui se trouve dans les catacombes sous l'édifice papal, et notamment rechercher les ossements du premier pape de la chrétienté l'apôtre Pierre. Mais il est convoqué par le Pape Pierre lui-même qui lui demande son aide car il a reçu des menaces de mort, et il prend cela très au sérieux en se référant aux prophéties de Sainte Fatima et des écrits de Malachie. Mais pour Tomas, qui a l'esprit rationnel d'un archéologue cela ne tient pas et il tente d’apaiser sa Sérénissime. Mais quand le soir même le Pape se fait enlever, sur une revendication émanant d'un groupuscule affilié à l'Etat Islamique, le temps est compté pour sauver le pape.
Mon avis
Dans la mouvance des polars historiques, si vous aimez ce genre, voici JR Dos Santos que certains connaissent sûrement. Dans la lignée d'un Dan Brown ou d'Henri Lovenbruck, il a une place importante, chaque livre de l'auteur portugais est un best-sellers au niveau des ventes.
Mais avec un petit plus. Avant de nous livrer ce polar qui se lit tout seul, il se documente particulièrement. Et ici ce sont les magouilles de la Banque du Vatican qui sont mises aux jours (avec en fin de livres, toutes les sources consultées).
Pour autant, il n'échappe pas aux codes de ce genre de livre : notre enquêteur très intelligent et d'une grande culture va bien évidemment résoudre l'enquête et identifier les coupables. Mais on y retrouve quelques personnages un peu clichés : la trop belle responsable d'un cabinet d'expertise comptables pour vérifier les comptes du Vatican et qui va de désillusions en désillusions. Le chef de la police judiciaire, un parfait crétin qui jure à toutes les phrases (ce qui en fait un personnage hilarant). Le débonnaire secrétaire de sa Sainteté dont le mot ascétisme ne fait pas partie de son vocabulaire panique sans trop savoir quoi faire.
Alors que le monde entier à les yeux rivés sur la place Saint-Pierre, Tomas lui reste persuadé qu'il ne s'agit pas d'un complot fermenté par l'EI, mais d'une affaire de gros sous. En accédant à des archives secrètes, il se rend compte que la Banque du Vatican n'est rien d'autres qu'une banque qui blanchit l'argent sale de la Maffia. Hors le pape actuel a juré de réformer totalement l'institution suite à l'audit du cabinet des comptables. Outre la curie qui vit dans des logements de prestiges à Rome, et reçoit des salaires digne du PDG de Total, la banque qui n'a signé aucun accord international.
Même si l'ouvrage est bien documenté, il y a trop de redites, comme si le lecteur n'était pas capable de comprendre tout seul. Et cela sur 744 pages tout de même.
Bon
c'est vrai qu'on est happé par l'histoire, enfin ce n'est pas le
chef d’œuvre du siècle. Il pèche un peu par les messages cryptés
qu'un amateur décoderait facilement, et par des longueurs. Notre
héros passe son temps à fuir la police, les deux agresseurs du Pape
embauchés par la maffia et le dénouement est assez attendu. On se
doute bien que les ravisseurs ont bénéficié de complicités
internes, et il ne faut pas longtemps pour les identifier.
Enfin
bon çà reste quand même un petit plaisir à lire, mais dont on
oubliera vite l'intrigue et le livre.
Extraits
Mourir n’était peut-être pas si terrible que ça. La mort n’était rien de plus qu’un passage, tout dans l’univers se transformait, chaque chose, à tout instant, avait un début et une fin. La transformation permanente voilà l’essence de l’existence…
Nul ne peut servir deux maître: ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent.
Il venait de passer les dernières minutes à repousser la conclusion qui s'imposait à lui, s'efforçant de chercher une explication honnête; on parlait tout de même de la banque du Saint-Siège. Le Vatican blanchit de l'argent sale.
Tous ceux qui doivent prendre régulièrement des médicaments savent parfaitement quoi prendre et à quelle heure. Si l'Effortil doit être pris au coucher, on le prend au coucher. Personne ne se réveille au milieu de la nuit pour avaler des quantités industrielles de médicaments, ça tombe sous le sens.
Le problème, c’est que la trahison fait également partie du christianisme. N’a-t-il pas fallu que Judas trahisse le Seigneur pour trente deniers pour que Jésus soit crucifié puis qu’il ressuscite ?
Pour quelle raison Jean-Paul II a-t-il ignoré les crimes commis par le président de la banque du Vatican et ses comparses? Et pourquoi s'est-il uniquement focalisé sur l'argent?
Les cardinaux de la curie, par exemple, vivent confortablement dans des logements luxueux de quatre cents à six cents mètres carrés, dans les quartiers les plus chers de Rome.
S’il avait accepté que sa fiancée ne l’accompagne pas, c’était pour accomplir les désirs du chef de l’Église catholique. Comment aurait-il pu refuser la convocation du représentant de Dieu sur terre ?
Ma maison sera appelée une maison de prière pour tout les peuples. Mais vous en avez fait une caverne de voleurs.
Une espèce de narcissisme théologique conduit de nombreux membres de la curie à penser qu'ils sont au-dessus des autres, mais surtout que rien n'existe au-delà d'eux-mêmes.
Un de ces jours, on va montrer des images de Jésus sur la Croix avec une cigarette au bec et on dira aux fidèles à la messe que les fumeurs iront au paradis !
La seule chose aussi vieille que les prophéties annonçant la fin du monde est leur échec.
Biographie
José António Afonso
Rodrigues dos Santos (J.R. dos Santos) est un journaliste, essayiste
et romancier portuguais né en 1964.
Fils d'un médecin, alors
qu'il est encore bébé, sa famille déménage vers Tete, où il
vivra jusqu'à l'âge de neuf ans. À la suite de la séparation de
ses parents, il part vivre à Lisbonne avec sa mère, en 1974, mais
les difficultés financières de cette dernière l'obligent à
repartir vivre avec son père à Penafiel, au nord du Portugal. Son
père s'adaptant difficilement au Portugal, ils partent vivre à
Macao en 1979. En 1981, âgé de 17 ans, José Rodrigues dos Santos
commence sa carrière de journaliste au sein de Radio Macau.
En
1982, il retourne au Portugal. Il fait ses études en journalisme à
la Nouvelle université de Lisbonne dont il sort diplômé en 1986.
De 1987 à 1990 il travaille pour la BBC à Londres. Il présente
depuis 1991 le journal télévisé de 20h sur RTP1, première chaîne
publique portugaise. Grand reporter, correspondant pour CNN
(1993-2002) et la BBC, José Rodrigues Dos Santos a parcouru le
monde pour couvrir les plus grands conflits (Israël, Palestine,
Liban, Irak, Bosnie, Serbie, Libye...) et a été primé trois fois
par CNN.
En 2000, il obtient son doctorat en sciences de la
communication avec une thèse portant sur les reportages de guerre,
"Crónicas de Guerra", à l'Université nouvelle de
Lisbonne, il y est également professeur. "A Ilha das Trevas",
son premier roman, a été publié en 2002. Il s'est imposé, avec
la saga "Tomás Noronha" (2005-), comme l'un des plus
grands auteurs de thrillers historiques et scientifiques en Europe
et aux États-Unis. Ses romans, dont plusieurs best-sellers, sont
traduits dans plus de 18 langues.
Marié en 1988 et père de
deux filles (nées en 1998 et 2001), il vit à Lisbonne.
Son site : https://joserodriguesdossantos.com/en/home-en/
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