Silva, 17 ans, disparait en 1989 de Misto, son village natal de Croatie.
Fugue ? Départ volontaire ? Accident ? Il faudra presque 30 ans pour résoudre le mystère. Mais au-délà de l'intrigue c'est aussi 30 ans d'histoire de la Croatie qui vont traverser la vie des principaux protagonistes, des gens d'un petit village, avec leurs rancoeurs, leurs non-dit, leurs émotions.
Ici on regarde ce qui se déroule (Chute de Tito, guerres, puis
crise économiques et renouveau touristique) avec fatalité. Les
villageois de Misto attachés à leur terroir parfois rude ne profitent
guère de la nouveauté. L'ascenceur social n'est pas pour eux ou
faiblement.
Derrière la jolie carte postale touristique, ce cache les
laissés pour compte, ceux qui vivaient chichement de la pêche, qui
cultivaient une terre difficile, et qui finissent par vendre leurs
maisons ou leurs terres au plus offrant.
Dans ce beau roman qui nous
rend accroc des les premiers chapitres, parce que ce n'est pas vraiment
un polar, pas un livre d'histoire (je vous renvoie aux sites sur
l'Histoire de la Croatie), nous entrevoyons l'âme dalmate avec toutes
ses émotions. La structure même du roman est assez atypique. La parole
est donnée aux principaux acteurs dans tout ce temps et même la vérité
finale sera cachée.
Considéré par certains critiques littéraires
comme le polar de l'année (je ne trouve pas les ingrédients du polar
classique, pour moi c'est un roman somptueux) "L'eau rouge" nous livre
une aventure littéraire, parfois poétique, parfois cruelle.
Jurica
Pavicic, journaliste et écrivain qui vit à Spit, renoue avec ses thèmes
de prédilection : la famille, l'économie politique de son pays.
Si vous deviez n'en acheter qu'un seul, c'est celui-là.
Aux éditions Agullo.
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