mercredi 21 décembre 2022

ELLEN G. SIMENSEN – La vérité du mensonge – Gallmeister 2021

 

L'histoire

Lars, policier à Honfoss (Norvège) doit enquêter sur l'assassinat d'un ami d'enfance puis sur celui présumé d'une petite fille Sofie qui est dans la même classe que sa fille Annie. Au même moment arrive une nouvelle institutrice Johanna, femme mystérieuse, craintive et dont le passé troublé va interférer avec l'enquête.



Mon avis

 Entre roman nostalgique et angoissant et polar, voici une expérience de lecture pas inintéressante.

Le livre s'ouvre sur une femme qui se suicide, on ne sait ni où ni quand. Et puis on entre dans le vif du sujet.Lars, policier se voit confier la responsabilité de commissaire, son supérieur voulant rester auprès de sa femme très malade. Ce qui lui vaut l’inimitié d'un collègue plus ancien ; De plus les relations avec son ex-femme sont difficiles et il ne voit pas souvent sa petite fille adorée Annie. Un meurtre est commis dans cette bourgade dans un hiver qui se prolonge, un univers blanc et gelé.

Et peu de temps après c'est une petite fille, dont les parents, tous deux enseignants vivent des moments difficiles. Sofie, 8 ans, se prend pour la reine de la classe et persécute Annie, la fille de Lars qui n'en sait rien. Quand Sofie est retrouvée morte dans un coin de forêt au bord d'un lac gelé, les questions se posent et l'enquète piétine.

Johanna arrive avec peu de bagages et son chien, pour un remplacement. Femme silencieuse et fragile, elle remarque le comportement de Sofie et se prend d'affection pour Annie qu'elle tente de protéger. Lars est sous le charme de cette femme, au comportement étrange. Par ailleurs un homme identifié comme « le conteur », attire des enfants pour leur raconter des histoires mortifères.

Deux enquêtes qui se rejoignent sur fond d'enfances brisées. La noyade en 1995 d'une autre petite fille (classée comme accidentelle mais l'es-t-elle vraiment), des figures surgies d'un passé dans un fjord près de Bergen, village d »éleveurs, des taiseux, de gens très pauvres qui ne se soucient pas plus que cela de leurs enfants et essayent de vivre avec le peu qu'ils on., le modèle norvégien éducatif a aussi ses failles.

Mais l'écriture particulière, qui nous rappelle sans cesse le froid glacial, l'isolement aussi bien physique que mentale nous plonge dans un univers étrange, assez inédit. Le rebondissement final nous donne un nouvel éclairage et nous permet de résoudre nous aussi cette enquête qui semble interminable et qui ne laisse que peu d'espoir pour les principaux protagonistes.Roman et polar d'atmosphère, qui cite ouvertement les contes d'Andersen, qui prend son temps de nous décrire une Norvège loin des idées que l'on peut s'en faire.



Extraits :

  • Ensemble nous nous allongeons et contemplons le ciel infini où passent des nuages cotonneux.
    — Tu vois l’éléphant ? dis-je.
    — Non, mais je vois un rhinocéros, répond-elle en pointant un doigt en l’air.
    — Maintenant, c’est un lapin, dis-je tout excitée.
    Il y a un véritable monde là-haut. Nous restons allongées en silence et observons les boules de coton qui changent de forme, passent de vaches à trolls, avant de devenir des palais magnifiques peuplés de princes et de princesses. Johanna rit aux éclats de toutes les créatures que j’invente.

  • J’ai juré de me taire, tu comprends ? C’est lui qui l’a exigé jusqu’à ce que je cède. Mais les promesses se trahissent, même si c’était une question de vie ou de mort. De toutes façons, il s’agit ici d’autre chose. Il y a plus qu’une promesse en jeu si tu apprends la vérité. L’un de nous doit gagner, ça ne peut pas se terminer en match nul.

  • chaque enfant devrait vivre avec quelqu’un qui prend soin de lui, même si ce quelqu’un n’est pas son « vrai » parent.


Bibliographie

Née en 1975, Ellen G. Simensen vit à Ringerike, près d’Olso. Elle est professeur et conseillère d’orientation professionnelle. Elle a intégré l’école d’écriture de fiction policière de Cappelen Damm et anime le podcast sur la criminalité Helt Kriminelt. Elle organise également des cours d’écriture créative pour les jeunes. La vertu du mensonge est son premier roman.


En savoir Plus :

Sur le roman

Sur la Norvège


Sur Andersen (Danois mais connuu dans tout le monde nordique)


Sur les contes populaires norvégiens


Play List

Galerie Photos    

Honefoss, le barrage

Honefoss 

 
Honefoos, Statue 


Province du Rinkeringe

Oslo

Osen, fjord

Province du Nordgulen

Iles Lofoten

Fjord du coté de Bergen

Eivindvik, fjord

Eivindvik, fjord

Bergen

Statue du roi Olav V controversée



samedi 17 décembre 2022

MATEO ASKARIPOUR – Buck et moi – Editions Buchet Chastel – 2022

 

L'histoire

Darren, 22 ans vit dans le ghetto noir de Brooklyn et est barista dans un Starbucks de Manhattan. Il se fait remarquer et embaucher dans une start-up prometteuse, qui vend du bien-être par web interposé à ces clients. Après une formation expresse et difficile, Darren renommé Buck par l'entreprise devient un vendeur d'excellence, gravit l'échelle sociale mais en oublie ses valeurs, sa mère qu'il ne voit pas mourir, ses potes et sa petite amie. Mais le succès est parfois éphémère et le monde merveilleux des affaires n'est pas celui que l'on croit.



Mon avis

Élu meilleur roman de l'année par le New-York Times, et best-seller aux USA, le phénomène Mateo Askaripour arrive tout juste en France.

Avec une forme originale et amusante. Déjà l'auteur nous « admet » dans son monde et nous donne des conseils (écrits en gras) parmi les chapitres, nous prenant pour son ami, son client, son fidèle. L'humour est aussi présent que la violence qui habite Darren.

Ce jeune homme, intelligent et sorti major de sa promotion se la coulait douce, entre son travail certes peu rémunérateur mais à l'ambiance sympathique, ses potes et sa petite amie de son quartier « Bed Stuy » à Brooklyn, quartier réputé pauvre mais où tout le monde se connaît, s'entraide et vit dans cette communauté noire et arabe. Mais tout bascule quand Darren est repéré par un manager d'une start-up en vogue et se fait embaucher pour un salaire de rêve. La formation est difficile, il est le seul noir (métis en fait et très bel homme) dans cet univers. Malgré la difficulté du métier de vendeur d'un produit qui promet aux salariés des grandes entreprises d'avoir un coatch personnel joignable par internet à tout moment, Warren se fait sa place et devient même un excellent vendeur. Sumwun devient sa raison de vivre. Il croit que le boss fondateur est son ami, et il se voit vivre une vie de rêve : beaux costumes, appartement de luxe donnant sur l'Hudson, alcool (alors qu'il ne buvait jamais). Le voilà qui se met à mépriser son quartier. Il ne se rend pas compte que sa mère qu'il adore pourtant est malade (et hélas va mourir), il se fâche avec le père de sa fiancée, et même avec celle-ci, se bat avec son meilleur ami et vire l'homme qui cohabitait dans le petit immeuble qui appartenait à sa mère.

Bref il se met son quartier à dos. Lui qui avait été élevé dans le culte des Marthin Luther King, dans une certaine défiance des blancs ne se rend même pas compte qu'il est le « black » de service, que ses nouveaux amis de Manhattan n'en sont pas vraiment. Il perd ses valeurs, son âme même tant il se croit devenu quelqu'un de bien. Et Darren est violent. Il se retient en permanence de casser la tronche tout d'abord au manager débile qui lui inculque les règles de base d'un bon vendeur, puis envoie à l'hôpital son ami d'enfance, qui n'a pas réussi, vivant de petits deals, sans chercher à le comprendre. Bref il se conduit comme le parfait petit arriviste.

Mais à trop vouloir le succès et l'argent on finit par se brûler les ailes et oublier ce que l'on est vraiment.

Satire implacable des entreprises actuelles, dépendantes des actionnaires, où le mot travail est un mode de vie, avec pour compenser les soirées trop arrosées, la coke pour tenir, ce roman de 407 pages est vif, bourré d'humour mais aussi de violence. Celle du héros qui finit par ne supporter aucune critique de la part de ses amis, de sa mère. Le gentil mec cool de Starbucks qui vivait tranquille, sans grandes ambitions mais heureux se transforme sous nos yeux en monstre d'égoïsme, de monsieur-je-sais-tout. Jusqu'à la faille.

Et puis il y a aussi en très sous-jacent, la place des gens de couleurs dans les grandes entreprises américaines. Même en 2022, accéder à un haut poste est difficile pour les minorités américaines (où d'ailleurs). Il y a aussi cette méfiance chevillée au corps dans le quartier dont vient Darren envers les blancs. Triste constat après les mouvements Black Lives Matter. Mais au final, peu importe la couleur de peau, les amis, les vrais le resteront toujours. Et parfois se contenter de ce que l'on a est bien suffisant.



Extraits :

  • Alors soyons clairs sur ce que nous ne ferons pas. Nous ne vendrons pas des plaques en carton de merde comme si c’était du mobilier. On n’est pas chez IKEA, ici ! On ne vendra pas de la merde en bâton, pleine de graisse et mauvaise pour le cœur qui tue des milliards de personnes chaque jour. On n’est pas chez McDonald’s, ici ! Et on vendra encore moins dix fois son prix de la toile de jute de mauvaise qualité, assemblée en sacs dans des ateliers de misère à l’autre bout de la planète. On n’est pas chez American Eagle, Hollister, Aéropostale ou une de ces putains de marques à la con qui font du monde un endroit horrible.
    On est chez Sumwun, ici. Et ce que fait Sumwun, c’est contribuer à une vie meilleure pour chacun d’entre nous.

  • De mon temps, quand un Blanc vous donnait une chance, il y avait un prix à payer. On pouvait devenir son chauffeur, mais il fallait être tout le temps disponible, qu’on ait prévu d’aller quelque part avec sa famille ou pas. On avait le droit de vote, mais on nous cassait les jambes si on ne votait pas pour un certain candidat. En tout cas, une chance restait une chance et si on la saisissait et qu’on jouait le jeu, on pouvait réussir. 

  • Pas étonnant qu’elle ne se soit pas fait étriller pendant le jeu de rôle. Elle avait des relations. Les relations, comme les bons du Trésor, sont attribuées à tout riche blanc dès qu’il sort du ventre de sa mère. Chaque fois que l’un d’entre eux est défoncé et fracasse la bagnole de papa maman, chaque fois qu’il se fait pincer en train d’acheter de la coke par un flic sous couverture, chaque fois qu’il fricote avec de mauvaises fréquentations en vacances, il passe un coup de fil, envoie un texto, ou sort son AMEX.

  • Et c’est là, en sortant de son bureau sous le regard de centaines de vendeurs riant de la déchéance de leur courageux chef, que j’ai compris que c’était la liberté qui m’avait motivé depuis le tout début. Pas l’argent, pas le pouvoir, pas le besoin de me prouver des choses, ni même de rendre Maman fière de moi, mais la liberté de respirer où je veux, quand je veux, comme je veux, et avec qui je veux dans ma belle peau noire.

  • L’avantage d’être avec quelqu’un depuis plus de la moitié de sa vie, c’est qu‘elle nous connaît mieux qu’on ne se connaît soi-même. L’inconvénient, c’est qu’elle nous connaît mieux qu’on ne se connaît soi-même.

  • C’est marrant à quel point les riches finissent toujours par devenir encore plus riches.

  • Croire que l’on peut s’empêcher de changer est la plus sûre façon d’échouer. Dans la vie comme dans les affaire, rien ne reste jamais pareil.

  • Les pauvres et Dieu vont en général main dans la main parce qu’il est plus facile d’expliquer pourquoi certains ont tant et d’autres si peu quand il y a un grand dessein.

  • Uber est une société prédatrice qui profite des immigrés, néglige les règles de sécurité pour ses clients, surtout les femmes, et incarne tout ce qui ne tourne pas rond dans un monde dirigé par des hommes blancs étroits d’esprit et guidés par la seule recherche du profit.

  • u viens de Greenwich, une des villes les plus riches d’Amérique. J’ai grandi à Bed-Stuy, frérot, où la plupart des gens se battent, luttent et s’arrachent pour payer leur loyer en hausse parce que des morveux dans ton genre qui bossent pour des fonds d’investissement veulent se payer des appartements plus grands à moitié prix. Alors ne viens pas me dire que tu me connais, parce que c’est pas vrai.

  • Lecteur : Contrairement à la croyance populaire, la "justice" n'a pas sa place dans la vente. Ce n'est pas une méritocratie. Chaque vendeur participe au jeu avec des qualités et des défauts, et c'est en apprenant à optimiser ce qui nous rend unique qu'on réussit.

  • Il est du devoir de chaque homme et femme qui a réussi dans la vie de transmettre sa réussite, parce que, après notre mort, ce qui compte le plus n'est pas ce que l'on a accompli, mais ceux que nous avons aidés.

  • Lecteur : On trouve souvent deux catégories de vendeurs : ceux qui adorent gagner et ceux qui détestent perdre. Avant de rejoindre Sumwun, je faisais partie de ces derniers. Une fois qu'on connaît. Le goût de la victoire, qu'on gagne vraiment quelque chose d'important. - comme sa place au sein d'une équipe de rêve - , on fait tout pour la préserver. Prenez garde à la victoire, c'est une des choses les plus dangereuses qui puissent vous arriver.


Bibliographie

Mateo Askaripour est né aux Etats-Unis, d'un père jamaicain et d'une mère iranniene. Après avoir été directeur d'une start-up à l'âge de 24 ans, il s'est tourné vers l'écriture et œuvre aujourd'hui à l'intégration des minorités dans le monde de l'entreprise. Son premier roman, "Buck & moi" a reçu les éloges de la critique, entrant dés sa sortie sur la liste des best-sellers du New York Times. 

En savoir plus


En savoir Plus :

Sur le roman

Sur l'intégration des minorités à des postes de responsabilité aux USA


Sur New- York


Play-list  (suggérée par l'auteur)

Nota : ceux qui détestent le rap, le hip-hop et le r'&b peuvent toujours écouter la musique de leur choix ou le silence qui est toujours la plus belle des musiques.

 

Galerie photo New-York

Park avenue où est le siège de Sumwun


Park Avenue

 
West village, quartier paisible chic Manhattan

West Village

Brooklyn Quartier BED STUY  où vit Warren

Station du métro de Bed Stuy

Vue sur l'Hudson quartier chic de Manhattan

Quartier Bed Stuy

Quartier Bed Stuy

Quartier Bed Stuy     

mardi 13 décembre 2022

DAVID PARK – Voyage en terre inconue – Editions de la Table Ronde – 2022

 

L'histoire

Cet hiver là, en Grande Bretagne la neige et le froid bloquent toutes activités humaines. Avions annulés, trains inexistants à 3 jours de Noël, Tom, photohraphe de métier, doit pourtant aller chercher son fils Luke à Sunderland (port et université dans le Nord-est de l'Angleterre, dans la région du Tyne and Wear).Malgré les conditions météo désastreuses, Le père va faire l'aller-retour en Belfast (Irlande du Nord où vit la famille) et le Nord-est gelé de l'Angleterre. Un voyage où il y a penser à son rapport avec ses enfants, sa famille, son métier.



Mon avis

Magnifique roman écrit avec sobrieté et poésie par David Park l’un des auteurs anglais les plus en vue.

Ce voyage au cœur d'un hiver glacial est aussi le parcours intérieur d'un homme, déchiré entre l'amour qu'il porte à sa famille, et son intériorité ou sa pudeur d'homme. Il pense avoir fait du mieux possible pour élever ses 3 enfants. La petite dernière Lilly 10 ans est une enfant aimante et enjouée. Luke le cadet, 20 ans est un garçon solitaire qui passe de passions en passions sans en avoir une, et qui fait une fac d'audio-visuel, sans que l'on sache ses véritables motivations. Lorna, la femme de Tom, mère poule, en léger froid avec son mari depuis la mort de Daniel, l'aîné. Tout ce passé avec ce fils difficile, fugueur et drogué remonte à la surface dans ce voyage solitaire, dans les immensités blanches de l'hiver. Le titre anglais « Travelling to a strange land » veut plutôt dire dans un monde étrange, peuplé de souvenirs aussi diffus que les flocons de neige.

L'écriture sobre, sans fioriture et poétique de l'auteur nous enchante et nous emmène avec lui dans ce voyage où l'amour familial est au centre et aussi celui de la rédemption. Faire la paix avec ce fils trop indéchiffrable et qui n'est plus, ressouder la famille, éluder les non-dits.

Quels sont nos rapports avec nos enfants ? Croyons-nous les connaître et bien faire ? Peut-on aussi se pardonner à soi-même ? David Park explore cette part de notre inconscient dans un texte d'une grand pureté, comme cette neige qui semble tout recouvrir de son manteau, à la fois ennemie et amie, apaisant les tourments intérieurs et nous révèle notre supplément d'âme. Un road-movie que l'on ne quitte plus, tant la magie opère.



Extraits :

  • Un défi à relever, mais ces pierres sont larges et planes, solides sous les pieds, et comme ce n’est pas assez difficile, vous vous lancez d’autres défis, d’abord traverser à cloche pied ; malgré les mises en garde de vos parents, vous êtes résolus à montrer votre courage et, même quand Lorna vous demande d’arrêter, Daniel déclare qu’il va le faire les yeux fermés, et j’ai beau lui dire que c’est idiot et qu’il va tomber, il s’exécute à pas parfaitement mesurés, et nous ne savons pas si nous devons nous fâcher ou applaudir.

  • Je pénètre un territoire gelé, bien que je ne puisse dire à quel pays il appartient. Parfois, je le vois comme d'un drone : en bas se déploie un relief enneigé de montagnes, de ravins et de lacs, de forêts qui s'élèvent soudain et effleurent mes yeux de leurs branchages blancs. D'autres fois, je suis enfoncé jusqu'aux genoux dans ses profondeurs, sans horizon visible, luttant pour poursuivre un voyage au but incertain, je ne sais ni d'où je viens, ni où je vais.

  • Je sais que je dois garder l'histoire de Daniel proche, ne laisser personne d'autre trouver un récit différent, imposer une lecture différente, parce que c'est moi qui dois lui donner un sens. J'essaie encore chaque jour, chaque jour de le faire, et peut-être qu'avec le temps, même si je ne peux pas l'imaginer facilement, cela pourrait devenir une histoire qui peut être partagée parce que je n'ai pas besoin d'un psy pour me raconter que le tenir si près sera corrosif et m'empêchera d'être pleinement ce que je dois être pour mes enfants. Ce sont des choses que je connais dans ma tête mais que je n'ai pas encore ressenties dans mon cœur, ou dans mon être, ou partout où vous avez besoin de les expérimenter. Je voyage dans un pays étranger.

  • So I suddenly understand that biology and genes don’t actually bestow a connection, that whatever finally exists is only through what has been made with these same hands that grip the wheel and not just by a name on a birth certificate.

  • La neige cache tout mais je ne sais pas si je peux continuer à couvrir ce qui pour le moment est caché et je ne suis pas toujours une personne forte à l'intérieur donc j'ai peur que comme un dégel soudain je le laisse sortir quand elle est ne s'y attend pas et quand ce n'est pas le bon moment pour le publier

  • Et élever un enfant, ce n'est pas comme conduire cette voiture où j'ai la voix pour me guider et, malgré la neige, les traces des autres voitures à suivre, des signaux pour me dire quand m'arrêter et quand partir, des avertissements sur d'éventuels dangers . Au lieu de cela, ce que vous avez est une sorte de blizzard d'idées contradictoires et déroutantes où, bien que vous pensiez connaître la meilleure direction à prendre, il devient vite évident que vous vous êtes égaré et que les repères familiers auxquels vous attachiez tant d'importance ont disparu dans un blanc-en dehors.

  • Il a les joues rondes et de petites pupilles sombres, la peau chiffonnée tel du papier mouillé, le visage comme emballé sous film plastique. Le plus incroyable, ce sont ses mains, de parfaites sculptures modelées dans l’argile encore humide, si bien que quand j’en touche une, j’ai peur qu’elle fonde et se déforme, mais alors ses doigts se referment sur le mien, et je n’ai jamais rien ressenti de comparable ni avant ni depuis.

  • Oui, les journaux avaient raison : la neige était générale sur toute l'Irlande. Il tombait doucement sur le marais d'Allen et, plus à l'ouest, tombait doucement dans les sombres vagues mutineuses de Shannon. Il tombait aussi sur chaque partie du cimetière solitaire où Michael Furey était enterré. Il gisait en épaisseur sur les croix tordues et les pierres tombales, sur les lances de la petite porte, sur les épines stériles. Son âme s'évanouit lentement lorsqu'il entendit la neige tomber faiblement à travers l'univers et tomber faiblement, comme la descente de leur dernière fin, sur tous les vivants et les morts.

Bibliographie

David Park est né à Belfast en 1953 et vit maintenant dans le comté de Down, en Irlande du Nord.
Il a fait ses études à l'Université Queen's de Belfast et a mené une brillante carrière dans l'enseignement secondaire, contribuant notamment au développement de la créativité dans le programme d'études.
Il est l'auteur d'un recueil de nouvelles et de plusieurs romans
En juin 2008, David Park a reçu le American Ireland Fund Literary Award.

En savoir plus


En savoir Plus :

Sur le roman

Sur Belfast

Play-list qui accompagne Tom pendant son voyage

         Titres additionnels