Parle-moi pour que je connaisse la pureté des paroles
inutiles,
que j’entende siffler la vieillesse, que je comprenne
la voix sans espoir.
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Il m’a fixé de ses yeux fatigués
il est venu avec papiers et mains
et j’ai senti son regard dans ma vie. (Blues castillan)
l'animal étrange. Je me reconnais : il lèche les paupières qu'il aime, il porte sur sa langue les substances paternelles. C'est moi, sans aucun doute : il chante sans voix,
il s'est assis pour contempler la mort, mais il ne voit que des lampes, des mouches
et les légendes des rubans funèbres. Parfois, il crie dans les soirées immobiles. (Clarté sans repos)
les arbres, là-haut, étaient profonds et majestueux,
et nous sentions sous notre peau
le mouvement de la terre.
Tes mains furent douces dans les miennes
et j’ai senti en même temps la gravité et la lumière,
et que tu vivais dans mon cœur.
Tout était vérité sous les arbres,
tout était vérité. Je comprenais
">toutes choses comme on comprend (Cecilia)
Il y a un pétale blessé sur ton visage.
Tes pleurs coulent dans mes veines.
Tu es ma maladie et tu me sauves. (Cecilia)
Dans la quiétude des mères inclinées sur l'abîme.
Dans certaines fleurs refermées avant d'être embrasées
par l'infortune, avant que les chevaux n'apprennent à
pleurer.
Dans l'humidité des vieillards.
Dans la substance jaune du cœur.
J 'ai vu l'ombre poursuivie par les fouets jaunes,
acides jusqu'aux bords du souvenir,
les linges devant les portes de l'indignation.
J'ai vu les stigmates de l'éclair sur des eaux immobiles, dans
des étendues visitées par les présages
J’ai vu les matières fertiles et d'autres qui vivent dans tes
yeux ;
J’ai vu les résidus de l'acier et les grandes fenêtres pour la
contemplation de l'injustice (ces ovales où se cache la
phosphorescence. (Pierres gravées)
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Comme
si tu te posais sur mon cœur, qu'il
y avait de la lumière dans mes veines et
que doucement je perdais la tête ; tout est
certitude dans ta clarté :
tu t'es posée sur mon cœur,
il y a de la lumière dans mes veines,
j'ai doucement perdu
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Pierres gravées, Jacques Ancet, Lettres Vives, 1996
Substances, limites, in Nymphea, traduction Jacques Ancet, La Grande Os, 1997
Cahier de mars, traduit par Jean-Yves Bériou et Martine Joulia, Myrrdin, 1997
Froid de limites, traduction et présentation Jacques Ancet, Lettres Vives, 2000
Description du mensonge (extraits), traduction Jean-Yves Bériou et Martine Joulia, Myrrdin, 2002
>Pétale blessé, traduction Claude Houy, Trames, 2002
Blues castillan, traduction et présentation Jacques Ancet, José Corti, 2004
Passion du regard, traduction et présentation Jacques Ancet, Lettres Vives, 2004
De l’impossibilité, traduction Amelia Gamoneda, préface Salah Stétié, Fata Morgana, 2004
Clarté sans repos, traduction et présentation Jacques Ancet, Arfuyen, 2006
Cecilia, traduction et présentation Jacques Ancet, Lettres Vives, 2006

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