La soustraction des possibles - Joseph Incardona - Poche Pocket
A travers les histoires des principaux protagonistes liés au monde la finance, ultra-riches, petits malfrats, maffia, sous-fifres (une représentation des classes sociales impitoyables) l'auteur passe en revue tous les travers de la société 1980/1990, la naissance de l'ultra libéralisme et du mondialisme à la veille de l'effondrement du bloc soviétique, dans une intrigue machiavélique, ou l'argent est le roi insatiable du jeu.
Ceux qui n'en n'ont jamais assez et qui se gavent encore, en toute impunité, ceux qui aimeraient bien mais qui ne font pas partie du cercle, le rôle de la femme, victime ou déesse, cruelle ou soumise
.Au passage, J. Incardona analyse et passe en revue de façon, parfois cynique, tous les travers de la société de l'époque où le smartphone n'existait pas encore et le web venait à peine d'éclore.
Il a reçu des prix littéraires pour ce livre sorti en 2020. "La soustraction des possibles" de Joseph Incardona, italien vivant en Suisse, où se passe l'action et surtout UBS qui blanchit à tour de bras l'argent sale en toute impunité. Le roman n'est pas encore sorti en poche. Un excellent livre à offrir ou à s'offrir !
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[fan de polar].
Mais est-ce un polar, une réflexion sur la vie, une descente aux enfers sans fin ?
Le pitch : tout commence sur une aire d'autoroute poisseuse d'un week-end caniculaire. Pierre, devenu SDF, observe et attend. Ailleurs une femme alcoolisée et s'offrant au premier venu cherche à noyer le chagrin d'une vie devenue sans but. Le prédateur a beau se croire le plus cynique, au fond il sait que c'est la fin.
Encore une fois Joseph Incardona éprouve nos nerfs dans ce roman qui n'est qu'un prétexte pour parler de nos solitudes. Celles que l'on a choisi avec un ultime but, celles subies par l'abandon ou la folie. Ici le style est bref, incisif, cette économie de mots (tout en étant très facile à lire, l'auteur ne cherche pas à faire de la littérature moderne) renforce le sentiment de fatalité, d'isolement.
A travers une galerie de personnages lambda c'est une fois de plus la société que l'écrivain suisse démonte. Puissant.
C'est le deuxième roman d'Incardona (après la Soustraction des possibles paru cette année et dont je vous avais parlé) que je lis. J'aime de plus en plus cet univers qui flirte avec l'étrange équilibre de l'être. Et l'analyse si fine de la société dans ces petits travers (nos petites mesquineries quotidiennes) mais aussi dans de cours instants de grâce est magnifiée par des phrases ciselées d'un trait humour 3ème degré.


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