La Limite.
Le gouvernement américain a décidé d'imposer une frontière entre les états du Nord et ceux du Sud (la ligne correspondant au Mississippi. Coté sud, les ouragans, les tempêtes, les vents violents ont détruit tout, les habitations, les commerces, les hommes. C'est devenu une zone de non-droit où la pluie est continue.Pourtant certains humains ont décidé de rester dans ces zone infernale. Comme Cohen, le héros toujours bouleversé par la mort de sa femme tant aimée et de sa fille. Mais un jour, on lui vole sa jeep (remplie de vivres, d'essence et de cartouches pour son fusil. Bien décidé à récupérer son bien, Cohen va tomber sur une étrange communauté et va se révéler un décideur.
On a souvent comparé ce roman à celui de Comarc Mac Carthy « La route ».Mais ce roman a plusieurs niveaux de lectures :
roman d'aventures avec ses multiples rebondissements, qui n'en font pas une histoire linéaire mais très haletante.
roman écologique : bien sur on pense au dévastateur ouragan Katrina qui compte un lourd bilan humain et matériel, mais l'auteur étend cela à toute une zone, de la Louisiane à la Floride, avec les conséquences sur une nature déchaînée qui reprend ses droits.Une anticipation pour nous faire comprendre la fragilité de notre planète.
Roman politique : dans cette zone dévastée, les pilleurs profitent de tout, tant ils manquent de tout. Mais aussi une légende qui dit que l'argent des casinos serait enterré quelques parts attire une faune peu recommandable. Le culte des armes est à son comble, il faut tuer le premier si on ne veut pas être tué. De plus le roman laisse entendre que du bon coté de la Limite, la vie des réfugiés ne serait pas si idéale que cela. Parqués dans des foyers, ils sont au sec et mangent à leur faim, mais toute perspective d'un avenir heureux semble exclue. De même les dérives des sectes sont démontrées dans leur totale folie.
Roman féministe : Cohen va sauver des femmes des mains d'un gourou complètement débile. Malgré son amour pour sa femme qui parfois se superpose à la réalité, il noue une relation bancale avec une jeune latino qui est un peu son garde-fou.
Contrairement à la « route », le style n'est pas épuré ou laconique. Le caractère du principal héros est approfondi, entre la nécessaire survie, le rôle de chef qu'il va devoir assurer au mieux et des belles pages où il se souvient de sa femme, devenue iconique pour lui, car dans ce monde en détresse il faut se rattacher à quelque chose.
« Une pluie sans fin » est le deuxième roman de Michael Farris Smith publié en 2016.
Né en 1970 à Mc Comb (Mississippi), après des études littéraires, il a voyagé en France et en Suisse, dont il a tiré son premier roman. Il a publié 5 romans à ce jour, qui se situent dans sa région natale, qu'il analyse avec humanisme et lyrisme poétique. Il vit aujourd'hui dans sa région natale. Il est aussi l'auteur d'essais et de nouvelles

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