vendredi 1 avril 2022

Miguel d’Ors

 

Né à Saint-Jacques de Compostelle en 1946, il écrit sur sa vie, à la recherche d’une authenticité. Son écriture sobre se fait parfois confidences, et s’il jette un regard désabusé sur la vie, il garde aussi un humour. Il vit et travaille en Galicie.


Qu’elle est petite ma vie :

Temps, silence, et un peu

D’amour

Une aquarelle aux tonalités

Eteintes

Tout est écrit en minuscules :

Péchés et miracles,

Rien de ronflant pour

Orner mon épitaphe

Anonymes et en prose

Se consument mes années.

Qu’elle est petite ma vie !

… et comme elle me fait mal…



Tu sais que c’est inutile,

Il ne faut pas te leurrer,

Aussi loin que tu ailles

Jamais tu ne seras allé loin.

Tu pourras aller et venir

Par les cieux et par les mers :

Denver, Valparaiso

Les cabanes lépreuses de Dharbang

L’Automne dans les érables de l’Ontario,

Les nuits guaranis, bleutées et musicales,

Les filles de îles, leurs chœurs ondulants, leurs seins innocents,

Leurs guirlandes souriantes de bienvenue…

Mais tu sais que la fuite ne sera jamais véritable,

Partout où tu iras

Tu retrouveras toujours cette même tristesse,

Car là où tu seras allé

Là tu retrouveras.




Parler des cerisiers

Eclatants de juin

De l’abondance des trilles

Que leurs troncs soutiennent

De leur verdure rayée

Par des vols en point de piqûre

De cette beauté faite

De feuilles, de ciels, de cerises

De soleil et de musique, mais…

Sans parler ni de cerisier, ni de juin, ni de la multitude des trilles.

Parlant de ta vie

(qui est la vie),

disant ton cœur

(qui est tous les cœurs)

en un alphabet magique de cerisiers et de juins

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