Lettera Amorosa (extraits)
"Je n'ai plus de fièvre ce matin. Ma tête est de nouveau vlaire et vacante, posée comme un rocher sur un verger à ton image. Le vent qui soufflait du Nord hier fait tressaillir par endroits le flanc meurtri des arbres. (...) Pourrais-tu accepter contre toi un homme si haletant ? (...) Lunes et nuit, vous êtes un loup de velours noir, village, sur la veillée de mon amour. (...) Je ris merveilleusement avec toi. Voilà la chance unique. Absent partout où l'on fête un absent. Je ne puis être et ne veux vivre que dans l'espace et la liberté de mon amour. Nous ne sommes pas ensemble le produit d'une capitulation douloureuse, ni le motif d'une servitude plus déprimante encore. Ainsi menons-nous malicieusement, l'un contre l'autre, une guérilla sans reproche. (...) Tu es plaisir, avec chaque vague séparée de ses suivantes. Enfin toutes à la fois changent. C'est la mer qui se fonde, qui s'invente. Tu es plaisir total, corail de spasmes. (...) Souvent, je ne parle que pour toi, afin que la terre m'oublie. Je viens de rentrer, j'ai longtemps marché. Tu es la Continuelle. Je fais du feu. Je m'assois dans le fauteuil de panacée. Dans les plis des flammes barbares, ma fatigue escalade à son tour. Métamotphose bienveillante alternant avec la funeste. (...) Mon exil est enclos dans la grêle. Mon exil monte à sa tour de patience. Pourquoi le ciel se voute-t-il ? (...) Pourquoi le champs de la blessure est-il de tous les plus prospère ? Les hommes aux vieux regards, qui ont eu un ordre du ciel transpercé, en recoivent sans s'étonner la nouvelle. (...) Ce n'est pas simple de rester hissé sur la vague du courage quand on suit du regard quelque oiseau volant au déclin du jour. Je ne confonds pas la solitude avec la lyre de désert. Le nuage qui cette nuit cerne ton oreille, n'est pas de neige endormante, mais d'embruns enlevés au printemps. Il y a deux iris, jaunes, dans l'eau verte de la Sorgue. Si le courant les emportait, c'est qu'ils seraient décapités. Ma convoitise cosmique, mon voeu glacé : saisir ta tête comme un rapace à flancs d'abîme. Je t'avais maintes fois, tenue sous la pluie des falaises, comme un faucon encapuchonné. Merci d'être sans jamais te casser, iris, ma fleur de gravité. Tu élèves au bord des eaux des affections miraculeuses, tu ne pèses pas sur les mourants que tu veilles, tu éteins des plaies sur lesquelles le temps n'a pas d'action, tu ne conduis pas à une maison consternante, tu permets que toutes les fenêtres reflétées ne fasse qu'un seul visage de passion, tu accompagnes le retour du jour sur les vertes avenues libres.
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Pourquoi se rendre ?
Oh! Rencontrée,
nos ailes vont côte à côte
Et l'azur leur est fidèle. Mais qu'est-ce qui brille encore au-dessus de nous ?
Le reflet mourant de notre audace. Lorsque nous l'aurons parcouru,
Nous n'affigerons plus la terre : Nous nous regarderons
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. Qu'il vive !
Dans mon pays, les tendres preuves du printemps
et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l'aurore à coté d'une bougie.
Le verre de fenêtre est négligé.
Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.
Bonjour à peine est inconnu dans mon pays.
On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays.
Les branches sont libres de ne pas avoir de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur. Dans mon pays, on remercie.(Les Matinaux).
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