L'italien Sandro Penna, peu ou malconnu en France.
Né en 1906 à Pérouse, Penna ne trouvera jamais vraiment sa place dans ce monde.
Issu
d'un milieu modeste et paysan, Penna fugue vers Rome. Il y passe un
dîplome de comptabilité, et vivote de petits boulots, sans réussir à
s'adapter. Homosexuel dans une Italie puribonde, il s'isole à la
campagne, dans la solitude et sans doute pour fuir un pays faschisant,
où l'homosexualité est l'un de pires crimes.
Il réussit à publier en
1939, un recueil salué par la critique. Pasolini voit en lui "le plus
grand poète lyrique italien du siècle".
Penna s'isole, vit dans une
misère noire. En 1974, des intellectuels italiens lancèrent un appel
pour venir en aide au poète, malade. La reconnaissance tardive,
couronnées par deux prestigieux prix littéraires lui ont permis
d'améliorer une vie précaire. En 1976, deux recueils de poésie sont
publiés.
Sandro Penna s'éteint en 1977.
A travers une
écriture simple, Penna, si seul, si démuni, porte pourtant un regard
empli de tendresse sur ce monde où il n'a pas sa place. Observation
d'un instant, capté par les mots comme une photographie pour le rendre
éternel, tel est l'art du poète.
Certes Penna fait aussi allusion aux
garçons, à son désir d'amour, qu'il sait impossible. Penna oscille
entre désirs et culpabilité, impossibilité du faire et liberté du dire.
Les passions interdites sont recouvertes de la pudeur ou de l'ironie.
D'une vie solitaire et sans reliefs, Penna donne au monde l'image d'un
monde où l'on est "bercé par la douce rumeur de la vie".
Le
choix de poèmes que je vous présente est tiré du recueil bilingue "Une
ardente solitude" - Editions La Différence (que l'on ne doit plus
trouver très facilement hélas).
Vivre, je voudrais endormi dans la douce rumeur de la vie
Io vivere vorrei addormentato
entro il doce rumore della vita
Le ciel est vide.
Mais dans les yeux noirs de cet enfant
Moi je prierai mon Dieu
Mais mon Dieu s'en va à bicyclette
ou arrose le mur, avec désinvolture
Il marre é tutto azzurro
Il marre é tutto calmo
Nel cuore à quasi un urlo
di goia. E tutto é calmo
La mer est toute d'azur
La mer est toutes calme
Dans le coeur c'est presque un cri
de joie. Et tout est calme.
Si la vie savait mon Amour
ce soir je m'in irais loin !
Je m'en irais où le vent m'embrasserait
où le fleuve me parlerait à voix basse.
Mais qui sait si la vie ressemble
à l'enfant qui court au loin........
Ils m'ont battu. A toi seul, enfant,
je pourrais dire que rien, rien n'importe
Mais je le dis à un reflet de lumière
qui me poursuit, me poursuit dans l'eau morte
M'hanno battuto. A te solo, Fanciullo
suprei dire che nulla, nulla importa.
Ma lo dico a un riflesso di luci
che m'insegue, m'insegue ne l'acqua morta
Quand la lumière pleure sur les rues
Je voudrais en silence embrasser un enfant.
Amour en aumône, solfgège
Oh lumière de midi sans signe.
Renaitra plus tard, riches d'ailes, l'incendie des souvenirs personnels
Sur le lac clos, sans vent, seul
mon navire passe, d'heure en heure.Les fleurs frémissent sous les ponts.
Je sens ma tristesse s'éveiller encore.
Il calde, il fretto della salle d'aspetto
Il monde mi pareva un chiaro sogno
la vita d'agni giorno, una leggenda.

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