vendredi 1 avril 2022

Les quatrains d'Omar Khayam

 

Reconnu comme étant "l'un des plus grands mathématiciens du Moyen-Age, Omar Khayam (1048-1131) est aussi connu comme poète et philosophe.
Certains auteurs le donnent comme soufiste (le Soufisme est la branche ésotérique de l'Islam), même si le poète remet en cause l'existence de Dieu et des religieux. Ses quatrains (Rubayiat en persan) font l'apologie du vin et des femmes.

La complexité du persan, l'abondance des manuscrits pas forcément attribués à Khayam n'ont pas facilité le travail des traducteurs. De 50 à 2000 quatrains ? En tout cas le gouvernement iranien dans les années 80 a publié la liste officielle des quatrains qu'il reconnait. Par ailleurs, biographes et traducteurs s'interrogent toujours sur l'appartenance au soufisme de Khayam, ce qui impliquerait une relecture (le vin serait alors fluide divin).

Les quatrains présentés ci-après ont été traduit du perse par Omar Ali-Shah, enseignant vivant en Angleterre, laissant à Khayam son ironie mais aussi sa spiritualité.

Tandis que l'Aube, héraut du jour, chevauchant le ciel
Offre au monde endormi un toast au vin
Le Soleil répend l'or matinal sur les toits de la ville
Royal hôte du jour, remplissant la cruche.

Si seulement je trouvais un lieu tranquille pour dormir,
Si cette longue route pouvait seulement finir,
Si seulement, du noyau de la terre;
Nous pouvions ressortir, bourgeonner et fleurir !

Si seulement je contrôlais l'Univers de Dieu,
Ne voudrais-je pas effacer des cieux imparfaits,
Et de rien, édifier un vrai Paradis
Où toute âme atteindrait le désir de son coeur ?

Je bois avec tant d'amour que le bouquet du vin
Embaumera l'air au lieu de mon repos :
Un buveur passant près de ma tombe s'arrêtera
Pour renifler; et se trouvera ignoblement ivre.

Toi, Eternel connaissant tout secret
Qui secours toute chair à l'heure de son besoin
Accorde moi le repentir, et la miséricorde aussi
Toi qui pardonnes tout, toi qui punis tout.

L'argile dont a été modelée cette charpente humaine
A prévu cent merveilles pour moi ;pourtant
Pouvais-je être pire ou meilleur que je ne suis,
Moi qui étais, avant même qu'il ne me façonne ?

Dès la création j'ai tendu la main
Vers la plume et la tablette, vers les cieux et l'enfer.
Mais mon maître m'a prudemment averti :
Plume, tablette, cieux et enfer sont en toi.

N'anticipes jamais le chagrin de demain.
Vis toujours ce présent édenique
Mais qui pourtant doit bientôt accueillir
Cex qui sont partis depuis sept mille ans.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.