lundi 19 septembre 2022

MINATO KANAE – Expiations, celles qui voulaient se souvenir – Éditions Akatombo - 2019

 


L'histoire

Par une chaude après-midi d'été, dans un petit village montagnard du Japon, la petite Emiri 10 ans se lait enlever, violer et tuer, alors qu'elles jouent avec ses copines. Lesquelles absorbées par leur jeu n'ont pas vu le temps passé et finissent par découvrir le drame, affolées et effrayées. Elles seront les seules témoins et seront hantées à jamais par le drame.

18 ans plus tard, elles doivent rendent des compte à l'impétueuse et riche maman d'Emiri qui leur avaient posé un ultimatum. Les considérant comme des meurtrières, elle a impose aux 4 petites filles, soit de trouver le tueur, soit d'expier, en les menaçant de gâcher à jamais leur vie. Qui va relever le pari ? Que va-t-il devenir des menaces de cette mère dévastée par la rancœur.


Mon avis

Dans les polars japonais, je ne connaissais que Harakami Ryu, dont j'avais lu quelques livres, il y a longtemps, préférant la littérature japonaise classique, de Kawabata à Kensaburo Oé ou Murakami Ru (auteur plus contemporains.

Un livre qui baigne dans une atmosphère étrange, entre le japon rural où les choses se font routinières et le Japon branché de Tokyo.

Raconté toue à tour par les 4 fillettes devenues adultes, ce sont quatre destins de femmes qui basculent. Que peut -on faire quand on perd jeune une amie. L'enquête de police ne donne rien, les fillettes ne sont pas vraiment suivies par des psychologues et leurs souvenirs sont imprécis.

Sae, très petite jeune femme, timide et fragile se marie avec un homme pervers qui l'habille en poupée, et ce sera son drame.

Maki, réputée la chef de la bande, grande et d'un caractère de chef devient institutrice et sauve une classe d'enfants d'un malade mental qui est prêt à tuer.

Akiko, ronde et sportive se noie dans la dépression, elle a peur du tueur et cette peur n'est pas comprise par sa famille jusqu'à ce qu'un drame familial vienne interrompre la supposée harmonie familiale

Enfin Yuka, est la cadette d'une sœur chérie par sa mère, car elle asthmatique. Se sentant rejetée par sa famille, elle devient kleptomane, puis tombe enceinte du mari de sa sœur dont elle est secrètement amoureuse. Affligée par une myopie depuis son enfance, elle est la seule à se mettre en quête du tueur qu'elle n'a pas pu voir.

Quatre femmes d'origine sociale très moyenne, plutôt paysanne qui n'ont pas vraiment d'ambition dans la vie, à part suivre leur petit bonhomme de chemin. Et puis Emiri, qui elle vient d'un milieu aisée qui vit dans un immense appartement, et qui fascine ses jeunes camarades.

Alors que le langage est ditons ordinaire (les deux traducteurs ont expliqué leur difficulté a retranscrire le travail de l'auteure, l'intrigue l'est moins. C'est un roman où l'angoisse plane, où ce que nous considérons nous comme de la maltraitance infantile est une arme de vengeance. La vie provinciale japonaise y est décrite avec un mélange de traditions ancestrales et de relatif modernisme, parce que c'est une petite ville enclavée.

Présentée par ses pairs comme "la reine du Iyamisu", terme japonais désignant des thrillers à l'arrière-goût désagréable, Kanae Minato nous offre avec Expiations, Celles Qui Voulaient Se Souvenir, un récit choral à la fois terrifiant et raffiné où les vies de cinq femmes se désagrègent dans l'amertume de la faute, du remord et du désarroi.



Extraits :

  • Je ne vous pardonnerai jamais. A moins que vous ne trouviez le meurtrier avant l’expiration du délai de prescription. Si vous ne pouvez pas le faire, trouvez une façon d’expier qui soit acceptable pour moi. Si vous ne parvenez pas à faire ni l’un ni l’autre, je vous le dis, je me vengerai de chacune de vous.

  • Tentant de me persuader que c'était la bonne explication, j'entrais dans la chambre pour y faire le ménage La poupée à la douce expression m'attendait. Emme était vêtue d’une robe rouge. A part le lit, la chambre était meublé d'une, table en bois et d'une armoire en bois gravée de manière identique. Lentement je m'approchai de l’armoire et puis écartai d'un coup ses battants. Elle comprenait des robes exactement identiques pour la poupée et pour moi.

  • mon mal au front est immédiatement généralisé à toute ma tête. Comme si j'allais me fendre en deux, Je ne comprenait pas ce qui m'arrivait, un sentiment de profond dégoût est monté en moi. C'était exactement ce que j'avais éprouvé à la découverte du cadavre d'Emiri. Je n'aurais jamais du ouvrir cette porte. Je me suis souvenue combien de fois je l'avais regretté.

  • Incroyable avait dit mes copines. Même Akiko a imaginé cette robe. Mais c'était tout ce que je pouvais faire pour être mignonne. Les jolies choses ne vont pas à une ourse. Alors je les aimais en secret. Et cela me suffisait bien.

  • Vous, les parents qui êtes ici, je me demande comment vous apprenez la prudence à vos enfants ? J'espère que personne ici ne croit que c'est entièrement de la responsabilité de l'école

Biographie

Née en 1973 au Japon , Kanae Minato est une auteur japonaise de thriller. Née en 1973 à Innoshima, dans une famille d’arboriculteurs, Kanae Minato mène une mission humanitaire de deux ans en Polynésie avant de devenir enseignante. Elle s’essaie à l’écriture à partir de 2004. Son premier roman, Kokuhaku (Les Assassins de la 5e B), Grand Prix des libraires du Japon 2009, est un succès foudroyant avec plus de trois millions d’exemplaires vendus. L’œuvre de cette romancière fréquemment primée compte de nombreuses nouvelles et plus d’une vingtaine de romans. En 2019, Atelier Akatombo a publié Expiations, celles qui voulaient se souvenir, puis en 2021 Nostalgie.

En savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kanae_Minato


Les éditions Akatombo ont été fondées en 2019 par un couple de français qui a vécu 15 ans au Japon. « En créant Atelier Akatombo en 2018, nous avons souhaité offrir un voyage aux lecteurs francophones en leur proposant les traductions de certains des ouvrages des terres flottabtes du Japon. Si mille excursions sont depuis longtemps offertes au public, aussi bien dans le domaine de la mode ou du manga, voire de l’électronique ou de la gastronomie, il en existait finalement peu dans celui du roman de genre. La tradition est pourtant ancienne au Japon, puisqu’elle démarre vers 1666 avec l’écrivain et moine Asai Ryōi et son héros Ukiyobō qui atteint l’illumination grâce à une vie de débauches urbaines.

Leur site ; https://atelier-akatombo.com/la-maison



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