Ogui, la quarantaine, se réveille après un terrible accident de voiture qui a coûte la vie à sa femme. Totalement paralysé, il ne peut communiquer qu'avec des battements de paupières. Mais Ogui a encore la faculté de penser et il passe en revue sa vie : ses dures études, les rapports complexes avec sa femme, à la personnalité fluctuante et parfois insaisissable.
Ogui retourne chez lui, et c'est sa belle-mère qui s'occupe de lui. Elle aussi est une femme étrange et peu à peu les rapports entre cette femme mutique prennent une tournure étrange. Toute la subtilité de ce roman tient en ce huit-clos et le point du vue d'Ogui. Une réflexion aussi que nous pouvons mener sur le handicap lourd et la communication impossible avec un individu qui ne peut exprimer ni par les mots ni par les gestes ses besoins, ses ressentis. Mal traité par la garde malade, il ne peut rien faire. Une situation qui peut s'appliquer aussi à celles des personnes âgées atteintes de lourdes maladies (Alzheimer par exemple) et rejoint l’actualité sur la triste réalité des Ehpad.
Sous la jolie écriture de l'auteur avec ces nombreuses références aux poètes coréens ou autres , se cache une intrigue, sur les non-dits, les regrets et la vengeance. A lire ne serait-ce que pour l'originalité de l'espoir, et une belle réflexion sur la compréhension d'autrui.
Hye-young Pyun est née en 1972 en Corée. Elle a fait ses débuts littéraires en 2000 en remportant le concours de nouvelles du Séoul Shinmun. Son œuvre, caractérisée par une imagination insolente, a été récompensée par les prix littéraires les plus prestigieux en Corée et a été traduite dans de nombreux pays. Le Jardin figure parmi les dix meilleurs thrillers de l'été selon le Time Magazine.

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