L'histoire
Fernando, mexicain sans papiers réfugié à Austin Texas, travaille comme dealer pour une organisation maffieuse latino. Et lorsque celle-ci se voit menacée par un gang de tatoués, il faudra au moins les forces conjuguées d'un tueur à gage russe, d'un chanteur portoricain un peu barge et d'une prêtresse de la Santeria. Mais plus que tout, Santa Muerte (Déesse de la mort, très respectée au Mexique).
Mon avis
Un polar hilarant ou pour reprendre les mots de François Busnel (La Grande Librairie), la rencontre de Tarantino dans le barrio (quartier en espagnol). On s'amuse beaucoup avec ce petit livre qui mélange polar, fantastique et religion. Iglésias, dont c'est le premier roman traduit en français s'amuse avec les codes de polars qu'il emporte dans les croyances populaires. Mais aussi des jolies pages sur ce qu'est être émigré latino aux USA, où tu as le choix entre femme de ménage, prostitution ou servir le banditisme local. Un petit bijou d'humour qui se lit facilement et bien sur au 2ème degré. On pense aux livres d'A. Nonymous dans le genre faux gore et personnages improbables.
Extraits :
Quand on t'enlève un être cher, non seulement l'illusion s'effondre, mais c'est comme si tu te retrouvais soudain jeté dans un cachot, entouré de murs oppressants. La haine devient un cancer qui te ronge de l'intérieur et le seul remède est la vengeance. Le sang. L'action. Les gens disent tout un tas de conneries sur la vengeance, mais comment quelque chose qui paraît si bon, si libérateur, et si légitime pourrait-il être mauvais ?
Le rêve américain. Mais c' est des conneries, tout ça. Le rêve américain est aussi factice que le steak dans ton burger à un dollar et que les rires préenregistrés des sitcoms. Et pour toi, c' est encore pire. Tu n' as pas de diplôme, Tu n' as pas de qualifications, Tu n'as rien. Tu es un problème. Un sans-papiers de plus. Un bouffeur de haricots. Un clando. Un sujet de blagues. Tu es une question sur laquelle débattent les hommes politiques blancs dans le confort de leurs bureaux. Et quand tu en prends conscience, n'importe quelle offre devient alors synonyme de salut, la décision la plus désespérée se transforme en solution idéale, l'idée la plus pourrie te redonne un peu d' espoir.
Quand tu te retrouves nez à nez avec le canon d’un flingue, ça remet en cause tout ce que tu pensais savoir. Ça brise des trucs en toi, ça chamboule des convictions que tu pensais inébranlables.
Le solide devient liquide et tout se met à couler comme de l’eau. Les choses prennent la consistance mouvante des ombres qu’on voit dans les rêves.
Biographie :
Gabino Iglesias est un écrivain, professeur, journaliste et critique littéraire d’origine portoricaine. Après la publication de son premier roman, Gutmouth, en 2012, il s’essaye à son genre de prédilection : le roman noir. Mais il ne souhaite pas se laisser enfermer dans des normes génériques, et Santa Muerte (Zero Saints) naît de cette volonté de s’affranchir des codes de la littérature de genre. Parmi les thèmes chers à l'auteur, on relève l’altérité, la frontière, ainsi que le mal du pays.En
plus de son activité d’écrivain, Gabino Iglesias est rédacteur
en chef des critiques littéraires pour le magazine Pank et
journaliste pour LitReactor. Il est également professeur au lycée
et enseigne la littérature en ligne dans le cadre du Master de
création littéraire proposé par l’université Southern New
Hampshire.
Gabino Iglesias vit à Austin, au Texas.
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