L'histoire
Un traumatisme dont on ne se remet pas. Une jeune femme qui chaque jour a sa routine quotidienne qui se résume à métro-boulot-dodo et surtout des terribles crises d'angoisses qui la font se g atter jusqu'au sang, lui donne des envies de suicide. Et surtout chaque jour la peur de se retrouver face à son agresseur.Mon avis
Raconter les conséquences d'un viol et la peur de recroiser son agresseur, ce n'est pas une histoire nouvelle. Depuis le mouvement « Me too », nous sommes habituées à ce sujet douloureux et de nombreuses figures de la littérature féminine s'en sont fait écho du sujet. L'américaine Rebecca Watson ne réussit pourtant pas son pari de nous émouvoir ou de nous alerter à cause d'une narration totalement illisible. Tout le monde n'est pas Marguerite Duras, ou Georges Perec ou Cortazar. Le récit est du coup brouillé, le message aussi. Une écriture plus simple, sans pathos, aurait à mon avis été bien plus efficace que ce récit sans ponctuation, avec des mots qui se juxtaposent, pour enchaîner 2 actions (la pensée mentale envahissante et les tâches quotidiennes).Bref
je n'ai pas aimé du tout cette forme sans formes justement, qui ne
structurent pas le récit. L'auteure a voulu rendre compte d'un
quotidien bouleversé en jetant les mots qui viennent instinctivement
mais du coup on se perd dans cette avalanche. C'est très certainement voulu et des critiques ont adoré ce livre. Mais , je ne trouve rien de percutant et de fort dans ce qui aurait pu être un très grand livre, débarrassé de ces mots trop vite jetés.
Extraits :
- Je traverse, dépassant mes propres vaisseaux, des lignes rouges
qui se précipitent, encore plus de rouge, des cavernes autour
de moi comme des fraises équeutées, je sens une douleur dans
mon corps (dans lequel je suis, que je traverse), sourde puis
aiguë, comme une scie qui se déplace à l’intérieur de moi,
régulière, d’avant en arrière, raclant tandis que je voyage, et qui
commence à émettre un son mélodique
qui résonne
qui chante? est-ce mon corps (ça racle) ça s’élève
qui chante? est-ce dans mes veines?
le son devient plus fort (ça racle) ça s’élève
tandis que je continue
à voyager, à rougir (ça racle) ça s’élève
dépassant à toute allure une autre voie, portant ainsi davantage
de sang et cela tout en tombant à travers mon corps jusqu’à
ce que
lumière !
******************************
- non non pas maintenant non non
loin de ça pas cette partie-là
concentre-toi sur l’après, l’après, même si ça ne peut pas
avoir été juste après, je dois louper quelque chose ici, quelque
chose manque, parce que la suite dont je me souviens a lieu
dehors, dehors quand je sens ce gel étrange, cette brûlure, une
douleur chaude et pourtant glacée le choc de ça
mon dieu
mon dieu
fêter un autre putain de matin en se réveillant comme ça
combien maintenant? des douzaines? ramper éveillée
maintenant
bien plus que ça réveillée pour de bon
maintenant, se lever
pour de bon maintenant
*******************
- ça résonne fort et, attends ça s’élève ça s’élève ça racle
attends
non les ongles dans ma peau
non! une alarme qui résonne
non! putain de rêve qui me pousse à gratter ma putain de peau!
merde!
ma tête! un poids lourd sur mes yeux la tête tendue
glissant dedans et dehors elle s’arrête l’alarme!
pianoter sur le téléphone
la bouche sèche
Biographie :
Née en 1980, Rebecca Watson a publié dans plusieurs revues prestigieuses comme le Times Literary Supplement ou The White Review. Grand espoir des lettres britanniques à tout juste 25 ans, elle est également critique littéraire pour le Financial Times. Sous la peau, est son premier roman.

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