lundi 6 juin 2022

Fann ATTIKI – Cave 72 – Editions JC Lattès - 2021

 

Le marathon des mots est un important festival littéraire que se tient de 23 au 30 juin 2022 à Toulouse et dans la région. Il réunit des écrivains, et des artistes. Cette année l'Afrique est mise à l'honneur.


L'histoire

Trois jeunes étudiants laissent tomber leurs études universaitaires pour se retrouver au café « Cave 72 » à Brazzaville (Congo), un établissement fondé par Mama Nationale où l'on discute de tout, surtout d'amour, de livres, de philosophie. Mais quand un complot politique vise un ancien ministre, le Président a des coupables tout trouvé, les jeune de la Cave 72. Mais c'est sans compter sur le peuple qui en fait des héros populaires.

Mon avis

Ce premier roman de Fann Attiki est un petit bijou d'humour, entre faux polar et satire d'une société dictatoriale. On s'amuse beaucoup avec de petit livre qui est aussi une dénonciation des abus des puissants. Parler avec légereté des choses graves est un défi qui en dit plus qu'un long manifeste. Les combines maffieuses des généraux au pouvoir, sans retenue, leur méprus du petit peuple n'est pas sans rapport avec l'actualité, et la situation de certains pays d'Afrique. Le style vif et plein d'un humour corrosif nous fait lire d'une traite ce roman qui révèle un auteur plein de talent. Il a reçu en 2021 le « Prix Voix d'Afriques'.


Biographie :

Fann Attiki est né en 1992 à Pointe Noire au Congo.En 2011, il rejoint un atelier de slam et écrit ses premiers textes. Il s'installe à Brazzaville en 2016 pour se consacrer à l'écriture et au théâtre. Il est considéré comme un des meilleurs espoirs littéraires du continent africain. « Je partage avec mes personnages un certain rapport à la subversion, avoue Fann Attiki. Je suis de ceux qui rêvent et qui refusent de penser que tout doit obéir à une norme. »

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/03/fann-attiki-auteur-congolais-subversif-et-tranquille_6093278_3212.html


Extraits :

  • Il redoutait de souffrir de la haine de soi en refusant d’assumer le vil personnage qui dévorait sa personnalité.
    Ce personnage , à la conscience souillée après avoir croqué le fruit empoisonné du pouvoir , à la conscience salie par les ambitions vénales
    .Ses pensées, comme son corps , fondaient dans la profondeur des ténèbres qui régnaient dans la véranda.
    À quel moment son cœur s’était - il vidé d’une par de son humanité? .
    Comment en était - il arrivé à prôner l’homicide comme la fin qui justifierait les moyens de son ascension professionnelle ? »

  • Il y a aussi l'histoire du haut cadre du Parti qui, lorsqu'il veut se débarrasser d'éléments gênants, les invite dans son bureau repeint au préalable d'une peinture composée d'une substance toxique, tandis qu'il aurait déjà avalé un antidote pour contrer les effets du poison. Ces gars font preuve de prudence en utilisant des poisons à effet lent pour tuer leurs cibles une ou deux semaines plus tard.

  • C’est à la sueur de notre front que nous boirons de notre vigne

  • Dans notre société les jeunes qui ont encore la volonté d’ouvrir les livres, de raisonner, ceux avec qui on peut tenir une conversation intelligente sont un patrimoine rare, et on a moins de chance de les trouver dans des caves de PK ou autres endroits similaires que de trouver un diamant dans n’importe quel sous-sol de la RDC.



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