L'histoire
Tristan, la quarantaine, vit et travaille comme trader dans une banque parisienne. Lors d'un dîner un peu trop arrosé, il se met à critiquer haut et fort la société de consommation actuelle, le système bancaire et les spéculations. La sanction tombe. On l'envoie pour 6 mois dans un coin paumé des Pyrénées, dans un village où il ne reste que 4 habitants et un château fort a moitié en ruines. Petit à petit il s'attache à ce coin perdu. Mais va-t-il revenir à la civilisation moderne ?
Mon avis
Un adorable livre sur la vie simple que prône son auteur. Un histoire simple aussi, où le personnage principal, Tristan, au caractère excentrique, va redonner vie à ce village perdu. Mais aussi retracer son passé, à travers les témoignages et les histoires de ces générations de campagnards qui ont vu leur village se dépeupler, les jeunes n'ayant plus le goût de l'agriculture dans un milieu montagnard hostile. Vous ne trouverez pas d'intrigues spécifiques, ni de fin non prévisible. Ici, on recueille le témoignage des anciens, ceux qui ont connu la Guerre, ceux qui vivent chichement et qui ne gaspillent pas.A l'heure où nos forêts flambent, où les vagues de canicule se succèdent, voilà un ouvrage qui nous rappelle aussi le vivant, les terroirs et les savoir-faire abandonnés. Et un critique de la société de consommation qui gaspille, pour du futile, les ressources de la planète. Ce n'est certes pas un best-seller, mais un petit livre qui vous fera méditer, sans discours complexe sur nos modes de vies, bien mis à mal.
L'auteur prône la vie collaborative, l'entraide, le don autour de ce château dont il retrace l'histoire, siècle après siècles. La vie du hameau revit, des jeunes viennent s'installer avec leurs idées et mettre leurs compétences au profit ce hameau, dans un souci non pas d'un tourisme de masse, mais d'une société simple où l'on aime ce que l'on fait, et où l'on bâtit son destin.
Extraits :
Martial racontait sa vie par bribes. Vieux garçon d'une famille de 5 enfants, il avait succédé au père à l'âge de 14 ans. Il avait travaillé du matin au soir... Il côtoyait la sobriété par nécessité, avec à ses marges, la pingrerie paysanne. Il s'était loué pour gagner un peu d'argent, complétant les fruits de sa ferme. Il avait fait les cent tâches qu'un homme de l'époque devait avoir à sa panoplie : les travaux de la vigne, des champs, de la maison. Il avait emmagasiner un petit pécule, le même qui lui avait permis de prendre sa retraite à 70 ans, et de rester dans sa maison avec une maigre retraite. C'était la vie. Vieux garçon, il n'avait pas eu de compagnie et pas de descendance. Il vieillissait seul. Terriblement seul.
Quand il parvint au sommet de la côte méandreuse, le château imposa sa masse devenue immense Fatigue intense, ou effet lunaire, peu importe. Tristan était saisi à la gorge par une poignée de pierres, comme si il suffoquait. Le château était venu à lui et l'interpellait.
Tu as vu cette société ? On va rester sans plus rien de local. La seule vérité c'est l'économie chinoise, mais je m'en fous de tout cela, cela ne durera qu'un temps. Les gens se réveilleront aussi la-bas. On nous fait vivre dans une atmosphère de fin du monde, plus de nature, un climat fou, des intolérants dans tous les coins.
Quand je vois toute la foule dans les rues ou le métro à la télé, j'ai peur. Je me dis que ce n'est pas humain, que je suis d'une autre civilisation, d'une autre galaxie.. La folie des villes tentaculaires, est -elle un progrès ? Prendre l'avion toutes les semaines ? Bouger sans cesse pour tout et rien ? C'est de l’esbroufe tout cela, c'est fait pour nous faire produire et consommer.
Si vous faites le compte de ce que coûte le progrès, vous vous apercevrez, primo, que beaucoup n'y ont pas accès, et, deuzio, ceux qui y arrive, travaillent pour le payer. Et ils sont bouffés par l'obstentation, mais il ne fait pas leur dire. De toutes façons, ils ne veulent pas entendre. Quant aux riches, ils s'en foutent. Ils ont tellement de fric que ce type de réflexion ne les concernent pas. L'essentiel c’est que les classes inférieures rentrent dans leur business.
Biographie
Né en 1953, Bernard Farine vit dans un petit hameau du bocage bourbonnais et travaille en Auvergne. Son métier : le développement local. Sa passion : l’écriture. Ses combats : l’environnement, la campagne, l’équilibre homme-nature. Il est titulaire d'un DEA de lettres et d'un DESS en économie et développement. - Romancier. - Cadre pédagogique au Centre national de la fonction publique territoriale (en 2000)
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