L'histoire
Eva, une adolescente de 17 ans, est retrouvée morte, égorgée et énuclée (on lui a ôté les yeux) alors que la fête de la Nuit blanche bat son plein dans ce quartier de Rome, autrefois populaire et désormais lieu branché de la jeunesse italienne. Cette jeune fille, en apparence bonne élève, très jolie, joyeuse cache en fait des secrets que sa mère ignore. Des relations ambiguës avec l'amant de sa propre mère, une affection particulière pour l'élève la plus douée de son lycée. (mais aussi la moins appréciée pour son physique ingrat et sa solitude). Une enquête surprenante de l'inspectrice-chef Mariella De Luca
Mon avis
Qui a dit que les femmes ne pouvaient pas écrire des polars à la limite du « gore » ? Avec Jaune Caravage, Gilda Piersanti clôt les 4 romans des « des 4 saisons ». Après Rouge Abattoir, Vert Palatino, et Bleu Catacombes. On y retrouve l'inspectrice Mariella De Luca, en situation amoureuse difficile et son adjointe, Silvia, son opposée (caractère, physique).Et comme pour les précédents romans, le personnage principal est Rome. Car chacun des polars des saisons meurtrières se passe dans un quartier de la ville éternelle, pas forcément connue du grand public.
ci c'est sur une rive du Tibre, dans un quartier en pleine mutation. Autrefois quartier ouvrier, celui-ci se transforme avec l'ouverture d'une énorme boite de nuit, et d'un prochain centre pour les jeunes. Il reste encore quelques figures insolites comme le vieux Eugénio qui vit dans une cabane où il passe son temps entre son potager et la pèche, entre deux litrons d'un vin du cru et la confection d'un minestrone délicieux. La maman d'Eva, une émigrée russe, vit chichement dans un petit 2 pièces bien entretenu. Elle est « Badente » (femme de ménage, ou nourrice, employées par les riches romaines.Mais revenons à l'enquête. Des suspects, il y en a, mais jamais le bon au final. Des mobiles aussi, mais jamais les bons non plus. Le duo d'enquêtrice va donc plonger dans les tourments de l'adolescence et jeunes à la dérive.
Par ailleurs, nous suivons les aventures de Mariella, qui se poursuive à chaque romans, ici un déboire amoureux et une rencontre étonnante avec un jeune homme sorti du passé (mais il faut avoir lu les 3 romans précédents pour comprendre. Pour ceux qui ne les auraient pas lu, Mariella enquête discrètement sur la disparition du fils unique du Commissaire D'Innocenzo, son mentor et son ami.
Un polar puissant et une visite de Rome, avec beaucoup de références à la littérature italienne ou au Rock de ces années-là. Nevermore.
Extraits :
Les mains assassines s’affolèrent au milieu des buissons sauvages. Elles cherchaient le baladeur d’où s’échappait encore la chanson qu’Eva n’entendrait plus :
« As my memory rests
but never forgets what I lost
wake me up when september ends. »
La lampe de poche zigzagua au milieu des arbustes, le baladeur avait disparu. Le quai était désert mais en cette nuit de fête quelqu’un pouvait encore avoir envie de descendre jusqu’au Tibre pour trouver un coin tranquille, à l’abri des foules qui arpentaient la Nuit Blanche. Paniquées, les mains abandonnèrent la recherche. Eva était évanouie. Les mains arrêtèrent de trembler, sortirent quelque chose de la poche du jean, relevèrent le tee-shirt d’Eva pour s’en faire une protection et portèrent un coup net sur la carotide. Le sang gicla violemment sur le coton blanc.Elle scrutait sa silhouette à l'autre bout du couloir et tremblait de tout son corps. Brusquement, elle s'élança à sa rencontre et l'enlaça passionnément. La clé toujours dans sa main. Comme Ingrid Bergman.
ça va bien un temps, son sale caractère ! se disait-il. Le couple ne peut quand même pas être une épreuve de tous les jours !
Biographie
Née en 1957 à Tivoli, Gilda Piersanti est une écrivaine française de romans policiers.Elle habite à Paris depuis vingt ans et écrit directement en français. Elle reste un an à l’Ecole d'Architecture de Rome et obtient un doctorat en Philosophie (thèse sur l'esthétique de Baudelaire).
Elle exerce l'activité de critique littéraire, traduit des œuvres de la littérature française et est commissaire pour deux expositions concernant Constantin Guys et Charles Meryon.
Elle se consacre exclusivement à l'écriture depuis
1995.
Son premier roman, "Rouge abattoir" (2003), a été
adapté pour France Télévision sous le titre "Hiver rouge"
(2011), un film de Xavier Durringer, avec Patrick Chesnais et Jane
Birkin. "Bleu catacombes" en 2007 reçoit les Prix du Polar
Méditerranéen 2007, Prix SNCF du polar européen 2007..Elle est
aussi l’auteur d’un roman intitulé "Médées", dans
lequel elle réinterroge à la faveur d’une intrigue très
contemporaine le mythe de Médée, la mère infanticide.
"Illusion
tragique" reçoit, en 2018, le Prix Méditerranée Polar et le
Prix des lecteurs Quais du polar/20 minutes.
Nota
une adaptation de 4 téléfilms a été faite des saisons meurtrières, mais transposée à Paris, et le personnage de Mariella Di Luca ne correspond en rien aux romans.
Un glossaire en fin de livre nous permet de saisir quelques notions sur le mode de vie typique de Rome.
J'ai lu l'ensemble des 4 livres des « saisons meurtrières » mais je dois avouer que j'aime particulièrement le thriller Jaune Caravage. Je viens de le relire suite à un pari gagné avec une amie aussi fan de polar que moi. Hihi.
En savoir Plus :
sur le Gazomètre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gazom%C3%A8tre_de_Rome
sur le quartier où se situe l'action : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ostiense
photo du Gazomètre

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