L'histoire
Le dessinateur et écrivain pour enfants, le très célèbre Marty Lear meurt accidentellement. A la surprise générale, ce roi de la littérature pour jeunesse laisse tout ses biens y compris la gestion de son héritage artistique à Tommy, celle qui fut son assistante pendant 25 ans, sa confidente et qu'il considérait comme la fille qu'il n'a jamais eu étant homosexuel. Assaillie de demandes, tentant de lutter contre ceux qui veulent s'accaparer l'héritage du génie, Tommy finit par se rendre compte que l'homme qu'elle a côtoyé toutes ses années avait aussi une part d'ombre.
Mon avis
D'habitude, je suis assez fan des romans publiés par Gallmeister. Mais ce roman trop long, dont l'intrigue se dilue ne m'a pas scotchée ?Tout d'abord il y a de nombreuses descriptions des dessins de Marty. Pourquoi l'autrice n'a-t-elle pas penser à une collaboration avec un dessinateur, ce qui nous aurais épargné des longues pages pour nous faire comprendre que le dessinateur avait choisi un univers sombre et onirique dans ces histoires.
Les aller-retour dans le passé sont aussi des formes de redites. Surtout lorsque Tommy réinterroge son enfance. Les personnages hormis Tommy, son frère et l’avocat qui aide Tommy ne sont pas sympathiques. Et puis il y a ce roi Lear, ce dessinateur ambigu, mais sur de son génie pour le public, alors qu'il n'est qu'un être tourmenté, menteur qui s’accommode de la réalité et s'abrite dans la solitude d'une maison dans un coin perdu du Massachusetts, seul, avec Tommy, dans un silence qui est un état de vie, une solitude ni subie, ni volontaire, juste une cachette luxueuse.
Pourtant l'intention de Julia Glass était de montrer la duplicité des créateurs, leurs rapports avec leurs créations, les outrances que permet la gloire artistique.
Chacun des personnages a sa vision de Morty, ce même Morty qui sait garder ses secrets mais que même ceux qui savent continuerons à vénérer l'artiste, rentabilité et intérêts particuliers prévalent sur la morale.Dommage aussi que la pédophilie dans sa perversité ne soit qu'effleurée et sous-entendue sans jamais être condamnée fermement.Par ailleurs l'autrice se serait inspirée de dessinateurs réels, notamment Art Spiegelman sous un autre nom que Morty, jaloux, déteste profondément. Là aussi, je pense que la comparaison est mal venue. D'une part Spiegelman ne fait pas des bd pour enfants, et de plus il raconte l'histoire de son père détenu dans les camps de concentration.Bref un roman ennuyeux qui aurait gagné en simplicité .Mais ce roman plaira peut-être à d'autres lecteurs, je ne fais que donner un avis personnel.
Extraits :
J’écris pour les enfants, et si mon histoire est réussie, je suis à moitié un enfant. Ou un enfant tout entier, Dieu seul le sait ! Les gens prétendent que les auteurs de livres pour enfants sont des gosses qui ne savent toujours pas ce qu’ils veulent faire plus tard. Mais cela signifie que j’agis plus par instinct que vous, alors que vous avez peut-être la moitié de mon âge. Quelque chose, je l’appelle mon petit diable interne, me dit qu’il est temps de révéler cette histoire. Il se trouve que vous en êtes le receveur, tout ça parce que vous, ou vos chefs, avez décidé que c’était le moment de publier un article flatteur sur Mort Lear. Pas sûr que vous teniez l’article flatteur, hein?
C'est la raison pour laquelle cette histoire s'adresse à des enfants plus âgés. Des enfants qui ne sont plus vraiment des enfants. Qui comprennent ce qu'ils voient aux informations . Et au cas où vous l'auriez oublié , les adolescents ont, de façon innée des pensées sombres qu'ils ont tendance à garder pour eux. Ils se régalent de désastres fictifs. Il y a une espèce de réconfort à voir le monde brûler dans un livre. Un livre, comme un fourneau, peut être refermé, le feu contenu.
En années Hollywood, j'ai largement l'âge d'être sa mère. D'après un calcul rétroactif en vigueur à Hollywood, on peut facilement devenir mère à huit ans. Je pense... j'espère même !... être affectée à une autre décennie de mamans. Si j'ai de la chance. Puis de grands-mères si je touche le jackpot. Les reines douairières ! Ça vaut mieux que tomber dans l'oubli.
Les enfants ne cherchent pas à essayer de comprendre les actions de leurs grands-parents. Qu’ils se comportent de façon sympathique ou tyrannique, les grands-parents sont, comme les dinosaures et les Vikings, des êtres dépassés et illogiques, exempts des règles de la physique ou d’un comportement moderne décent. Tous les actes excentriques ou même brutaux qu’ils perpètrent sont excusés du fait de leur grand âge. (Peut-être qu’à leur époque, c’était normal de faire honte à ses enfants, comme il était normal de du temps des dieux nordiques de piller et de brûler.)
L'accent britannique a quelque chose de honteusement séduisant pour les Américains, qu'il s'agisse du cokney ou du Oxbridge de bon aloi.
Un jour qu'il était invité à une émission de télévision pour enfants, Morty avait expliqué comment on inventait une histoire. A un moment, il s'était penché tout prés de la caméra et avait dit:" Une histoire, c'est comme une route. Elle doit vous emmener quelque part. Un endroit drôle, nouveau!
Il y a une espèce de réconfort à voir le monde brûler dans un livre. Un livre, comme un fourneau, peut être refermé, le feu contenu.
Biographie
:
Née en 1956 à Boston, Julia Glass
est une écrivaine américaine.
Diplômée en 1978 de
l'Université de Yale, elle est aujourd'hui journaliste indépendante
et éditrice.
En 2002, elle obtient avec son premier roman "Jours
de juin" ("Three Junes") le National Book Award et
sera publiée dans plus de quinze pays.
Suivront "Refaire le
monde" ("The Whole World Over", 2006), "Louisa et
Clem" ("I See you Everywhere", 2008, John Gardner
Award), "Les joies éphémères de Percy Darling" ("The
Widower's Tale", 2009), qui ont tous été des best-sellers du
New York Times. Elle met dans ses romans beaucoup d'humanité et son
écriture est très subtile.
Dans "La nuit des lucioles"
("And the Dark Sacred Night", 2014), qui a figuré dans les
listes des best-sellers aux États-Unis, elle revisite des
personnages de "Jours de juin".
En 2017, elle publie
son livre, "Une maison parmi les arbres" ("A House
among the Trees"). Ele a également eu trois Chicago Tribune's
Nelson Algren Awards pour ses nouvelles, et le Tobias Wolff Award et
la médaille de la Pirate's Alley Faulkner Society pour la nouvelle
"Collies", première partie de "Three Junes".
Elle vit à Marblehead, Massachusetts, avec son compagnon, le
photographe Dennis Cowley, et leurs deux enfants.
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