mercredi 7 juin 2023

NISHIMURA KYOTARO – Les grands détectives n'ont pas froid aux yeux – Piquier Noir poche 2021.

 


L'histoire

Monsieur Sato, très riche homme d'affaires japonais convie les célèbres détectives Hercule Poirot, Maigret, Ellery Queen et Kogoro Aketchi, pour leur confier une mission particulière et grassement rémunérée. Quelques temps auparavant, 300 millions de yens avaient été dérobés sans aucune violence par un individu que la police n'a jamais retrouvé. Pour résoudre cette enquête Monsieur Sato propose aux 4 grands détectives vieillissants de sacrifier la même somme (2 millions de dollars) en recrutant utilisant à son insu un jeune dont le profil psychologique correspond à celle du premier criminel, et le poussant, via son homme de main, de dérober la somme assez facilement puis d'étudier son comportement. L'homme veut prouver que la police japonaise a perdu beaucoup de temps et d'argent en ne menant pas une enquête efficace. Amusés, les 4 détectives acceptent la proposition. Mais tout ne se passe pas comme prévu.


Mon avis

Si en France on connaît quelques grands auteurs de polars japonais, on est loin d'imaginer le succès de Nishimura au Japon, un auteur qui compte parmi les 3 plus grosses fortunes nippones. Si il a commencé a écrire après 30 ans, il s'essaye à la satire sociale, puis publie 4 livres où il met en scène les 4 grands détective, dont il connaît par cœur l’œuvre de leurs auteurs, puis crée son héros, le commissaire Totsugawa qui mène des enquêtes avec comme principe : des trains, une région, un crime. Celui lui vaut un succès considérable au Japon où il tire à plus de 250 000 exemplaires et une série TV. Avec la régularité d'un métronome, il publie 1 titre par mois, écrit à la plume dans un ancien ryokan à près de Kyoto, qu'il partage avec sa consoeur Yamamura Misa. Il vous recevra avec toutes les délicatesses nippone tout en continuant à écrire la nuit, parce qu'il « ne sait rien faire d'autres ». De plus, la traduction n'est pas toujours facile, l'auteur a le goût du pastiche et les jeux de mots que permettent l'écriture japonaise ne sont pas traduisible en français.

Bien évidemment au Japon comme ailleurs tout le monde connaît les héros de d’Agatha Christie, Georges Simenon, Edogawa Rampo et les auteurs américains Manford et Nathan.

Les japonais sont aussi friands de polars que les européens, et la différence Orient/occident est balayée même si malicieusement l'auteur glisse quelques comportements typiquement nippons dans son roman qui n'est pas dénoué d'humour, bien au contraire.

Nous retrouvons tous les « tics » ou petites manies des détectives qui ont traversé les siècles et nos vies aussi,et que l'on réadapte régulièrement à la télévision.

Bien évident nos 4 grands détectives vieillissant mais toujours en forme vont résoudre l'énigme proposée en un tour de main, avec un regard amusé devant les déductions un peu hâtives de la police et tout aussi par rapport à leur hôte.

Si on peut aisément deviner la fin, le charme reste dans la lecture, hilarante, et pleine de rebondissements. On ne s'ennuie pas, on s'amuse beaucoup à voir cet auteur – qui ne sera jamais un prix Goncourt et qui s'en moque je pense – dont l'écriture vive, le sens du rebondissement et un « tempo » qui ne laisse pas de répit va vous passionner. Un chouette moment de lecture, et finalement une forme d'hommage aux grands maîtres du polar.


Extraits :

  • la plupart de ceux qu’on appelle « les grands criminels » ne sont en réalité que les victimes de leur faiblesse.

  • La plupart des être humain sont faibles. C’est la nature qui veut ça. Toi et moi, par exemple, nous sommes des assassins ou des criminels en puissance et si nous ne passons pas à l’acte, ce n’est pas tant grâce à notre force de caractère qu’à cause de notre éducation et de la morale sociale.

  • Son expérience personnelle lui avait appris que l’on pouvait presque toujours les ramener à trois : la peur, le profit ou les femmes.


Biographie

Kyōtarō Nishimura (1930- 1922) est un écrivain japonais de roman policier.
Après avoir travaillé pendant onze années dans l'administration, il commence à écrire dans l'approche de la trentaine.
Il remporte le prix Edogawa-Rampo en 1969 pour "Tenshi-no Shokon" ("La cicatrice de l'ange") et le prix des auteurs japonais de romans policiers en 1980 pour "Taminaru Satsujin Jiken" ("L'affaire du meurtre de Terminal").

Une dizaine de livres ont été traduit en français,


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