Konrad, policier à la retraite, est chargé par deux retraités de savoir ce qui est arrivé à Danni, leur petite fille, droguée notoire. Retrouvée morte (overdose ou assassinat), l'enquête est confiée à sa collègue Marta toujours en poste.
Par ailleurs, à la demande d’une amie, il va se pencher sur un cols case datant des années 1960, la mort suspecte d'une petite fille de 12 ans.On
ne présente plus Indridason, le roi du polar islandais. Qui a déjà
publié 13 polars traduits en français, et d'autres ouvrages. Né en
1961, il suit des études d'histoire , puis travaille pour un grand
quotidien islandais et écrit des scénarios de films. Depuis 2005,
il publie régulièrement des polars, qui mettent en avant des
enquêteurs tourmentés mais aussi des cols case qui lui permettent
de faire le point sur la société islandaise, loin de la carte postale et du bon vivre qu'on imagine.
Il y a toujours un coté social chez Indridason : dans ce roman comme dans d'autres, les plus démunis vivent dans des caves ou des sous-sols de la capitale islandaise, voire dans des ghettos vétustes. La ville évolue avec ses gratte-ciels, ses lieux touristiques, mais les démunis ont du mal à s'adapter à la société numérique, à trouver un emploi, la pêche industrielle est plus rentable. Les hommes s'enivrent, les jeunes se droguent. Le sort des femmes pauvres n'est guère reluisant, gérer un maigre budget, subir les violences des maris ivres. Mais chez les plus riches, on peut tout se permettre pour sauver sa réputation, son petit confort bourgeois et vivre comme si rien n'avait jamais changé. Petite nouveauté dans l'univers plutôt noir de l'auteur, le personnage d'Eyglo, médium dont les intuitions sont justes et qui apporte un peu de magie dans le monde si sombre.
Tous les romans d'Indridason ne se valent pas (j'en ai lu plusieurs), celui-ci est un bon cru. Konrad est un inspecteur qui succède au célèbre policier Erlendur, et son personnage est donc plus approfondi.
Mais il reste attaché à ces thèmes de prédilection : l'évocation de la société islandaise, son histoire et les violences faites aux femmes.
Extraits :
Un matelas crasseux était accolé au mur, le sol jonché de restes de
nourriture et de saletés. Au milieu de ces détritus, une jeune fille d’une
vingtaine d’années en jeans et T-shirt avait une seringue fichée dans le
creux du bras.
Konrad s’agenouilla auprès d’elle et chercha son pouls. Elle
était morte, sans doute depuis un certain temps. Allongée sur le côté, les
yeux fermés, elle avait l’air apaisé. On aurait dit qu’elle dormait.
Il laissa échapper quelques jurons en se relevant et sortit la photo de sa
poche pour s’assurer qu’il s’agissait bien de la gamine pour laquelle le
couple se faisait du souci.
Malfridur n'avait aucun doute sur l'existence d'un au-delà et parlait régulièrement du monde de l'éther, cette dimension parallèle où les âmes se retrouvaient après avoir quitté les corps. Une foule de gens en quête de réponses sur la vie après la mort s'étaient adressés à son époux.
Malfridur avait été témoin d'un grand nombre d'événements que seuls reconnaissaient ceux qui croyaient aux phénomènes surnaturels.
La lune flottait en surplomb, comme un conte de fées issu d'un monde lointain. C'est en baissant les yeux qu'il vit la poupée dans l'eau.
Cette vision éminemment poétique toucha la sensibilité du jeune écrivain. Il sortit de sa poche son petit calepin et le stylo-plume qu'il avait toujours sur lui et griffonna quelques mots sur la perte de l'innocence, la fragilité de l'enfance et l'eau, à la fois source de vie et force destructrice.
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