L'histoire
1925, Île de Baltimore, une petite île perdue dans la Manche entre Jersey et Guernesey. La jeune diplômée de criminologie française, Miss Chapelle est appelée par un lointain parent, un vieil homme qui vit dans une des plus belles maisons de l’île. Il demande son aide pour retrouver sa petite-fille, disparue étrangement quelques semaines auparavant. De son coté, le détective anglais Pierce reçoit une lettre de son ami, le prêtre du village qui lui demande son aide. A son arrivée, l'homme a disparu. Face à des habitants hostiles, les 2 détectives ne seront pas de trop pour mettre à jour la folie de quelques hommes qui veulent faire revivre une très ancienne religion.
Mon avis
Les Américains ont Dan Brown, les français ont Loevenbruck, auteur passionné de polars à caractère mystique ou de sagas fantasy/écologique. Des titres comme l'Apothicaire où le Syndrome de Copernic n'ont rien a envier au Da Vinci Code.
Le voilà de retour avec un polar dans la veine de ceux qu'il écrit le mieux, le polar mystique. Ici, nous baignons dans un univers étrange, pluvieux sur une île isolée. Le début peut être un peu rebutant, il s'agit de présenter l'île et les deux principaux personnages. La jeune Lorraine qui est une femme qui n'a pas la langue dans sa poche, et le plus retenue Pierce, très british. De rebondissements en rebondissements, nous avançons avec les enquêteurs, sans jamais avoir une « longueur d'avance », si ce n'est proche du dénouement.
Je regrette un peu les trop nombreuses descriptions que ne nous apprennent rien, mais il y a un coté ludique à jouer nous aussi aux détectives.
Petit à petit les détectives personnalités complémentaires vont partir sur les traces d'une très ancienne religion qui inspirera les légendes celtiques, tout cela étant inventé par l'auteur qui a une belle imagination en ce qui concerne le mysticisme, et d'étrange. Un plan de l’île et un plan de la ville de Blackmore (en fait il s'est inspiré d'une petite île, celle d'Aurigny.
Loevenbruck dit aimer Sir Conan Doyle, mais aussi Lovecraft, Agatha Christie, Maxime Chattam. Si vous aimez les univers très étranges, ce livre est pour vous. J'ai personnellement beaucoup plus aimé l’Apothicaire, mais pour une lecture estivale avec un petit frisson ce livre-là est parfait. Avec une mention spéciale pour son héroïne, la plus jeune et première femme diplômée en criminologie de France, qui est inventive, courageuse, pleine de ressorts et qui revendique haut et fort un tout nouveau féminisme pour l'époque et pour la mentalité quelque peu abrupte des îliens.
Extraits :
L'immense édifice, accroché en terrasses successives au sommet de la petite île, était déjà visible de la mer. Quand, en débarquant sur l'île, on arrivait enfin à son pied, sa silhouette devenait saisissante. On se sentait alors comme sous son emprise, comme aspiré par elle . A cet instant précis, Edward eut l'impression que, si le murmure des brumes - ce mystérieux sifflement que le vent poussait à travers les montagnes - devait prendre naissance quelque part, c'était peut être là, dans les sous-sols du sanatorium de Bragbury. n en cherchant ce qu'il veut, et vous pouvez savoir ce qu'il veut en cherchant ce qu'il poursuit.
Les livres sont comme les hommes, mon ami : Quand on les aime, on ne les parque pas en fonction de leurs dénominateurs communs, car alors ils s'appauvrissent. On les laisse se mélanger à leur guise, d'où qu'ils viennent, afin qu'ils s'enrichissent de leurs différences.
Pour les sages, il n'est d'autre repos que la mort … - Dans ce cas, permettez-moi, Edward, d'aller mourir quelques heures. Nous ressusciterons pour le petit déjeuner.
Du droit de toute femme et de tout homme à combattre par le raisonnement ce qui lui paraît nuisible, à défendre par les actes ce qui lui paraît juste et utile , et à opposer au droit du plus bruyant celui du plus capable.
Mais en ce moment j'ai un petit faible pour Wilkie Collins, dont les romans à suspense me tiennent tellement en haleine que j'ai l'impression de les lire en feuilleton, comme ils étaient publiés en leur temps.
Et alors ? Vous n'arrivez pas à régler ça tout seul, cornegidouille ?
Il n'y a rien de tel qu'une foule euphorique pour me rappeler à quel point je déteste mon prochain.
out doux, mademoiselle ! Nous ne savons pas jusqu'où cela peut descendre. Nous devrions peut-être aller chercher un équipement de circonstance, avant de jouer aux spéléologues. Des lampes, des cordes, des grappins, ce genre de choses... - Du whisky ? - Évidemment. - Alors soit.
ls s’en amusèrent à voix basse tandis qu’ils montaient les marches, plaisantant notamment au sujet du faible taux de remplissage de l’hôtel, dont la cause n’était pas compliquée à établir… N’ayant croisé personne d’autre dans ces murs depuis la veille, ils se demandèrent même s’ils n’étaient pas les seuls clients du triste établissement. - Je crois bien que c’est la première fois de ma vie que j’invite une femme à entrer dans ma chambre d’hôtel, annonça Pierce en glissant la clef dans la serrure. - Vous filez un mauvais coton, mon garçon…À peine Edward avait-il ouvert la porte qu’il se pétrifia. - Saint Christ ! s’exclama-t-il avant de se mettre à courir soudain à travers la pièce, dont la fenêtre était grande ouverte. Lorraine lui emboîta le pas. - Là ! Il s’enfuit ! s’écria le détective en pointant le doigt vers le parc de l’hôtel. L’empaffé ! Il a pris les documents ! Pierce fit volte-face et retourna vers le couloir.- Que faites-vous ? s’exclama la jeune femme, perplexe.- Il faut le rattraper, pardi !- Mais, enfin, ça irait plus vite de… Lorraine n’eut pas le temps de lui expliquer qu’il était plus logique d’emprunter le même chemin que le cambrioleur : Edward avait déjà disparu dans l’escalier. Dans un haussement d’épaules, elle ôta ses chaussures, enjamba la fenêtre pour descendre la façade et s’agrippa à la large conduite d’évacuation qui courait le long du mur.
endant la demi-heure que dura sa course folle, Melle Chapelle éprouva une plénitude dont aucun être sur terre n'eût pu comprendre la profondeur, car, à la vérité, elle n'avait plus ressenti plaisir si intense depuis de très longues années. Et alors plus rien n'exista en son cœur blessé que le défilé des arbres, les successions de collines bienveillantes que sa chevauchée avalait l'une après l'autre, la révérence complice que lui adressaient, sur son passage, les phares haut perchés, les ruines lointaines et les voûtes de granite, les claquements délicieux des cylindres que les gorges de roche grise lui renvoyaient en écho, comme autant d'ovations miséricordieuses. Plus rien n'exista que la terre et le ciel, et aussi longtemps que continua cet instant suspendu, ils lui appartinrent tout entiers.
Tenez, par exemple : levez les yeux, Edward, et regardez la taille de l'école des filles, où nous nous apprêtons à entrer. Elle ne fait pas même le quart de celle des garçons, là-bas, à l'autre bout de la rue de la Vallée. Comment voulez-vous que j'aime une espèce qui, elle-même, néglige la moitié de ses individus ?
Les historiens modernes, cédant à la celtomanie de ces dernières années, font désormais silence sur les pratiques les plus primitives de cette civilisation antique. Les druides n'étaient pas d'inoffensifs érudits, amoureux de la nature, mais, stricto sensu, les grands prêtres de la mort. Tenez, par exemple, savez-vous que les druides se livraient à ce que l'on appelle des sacrifices « chthoniens », c'est-à-dire adressés aux divinités infernales ? Lors de cérémonies funestes, ils sacrifiaient de jeunes personnes, auxquelles ils coupaient la tête, puis laissaient leur corps pourrir, pendant six mois, dans une fosse circulaire. Ils offraient ensuite leur chair pourrissante aux divinités souterraines, dans l'espoir que celles-ci rendraient les terres plus fertiles.
Mais non ! Tout va bien se passer. - En général, quand quelqu'un prononce cette phrase, cela finit mal...
Si l'ordinaire consiste à ne pas oser verbaliser ses pensées de peur de heurter son interlocuteur, en effet, je ne m'y inscris guère. Les filtres sociaux m'ont toujours paru être une terrible perte de temps.
Biographie
Né
à Paris en 1972, Henri Lœvenbruck est écrivain, parolier et
scénariste. Auteur de thrillers et de romans d'aventures, il est
traduit dans plus de quinze langues.
Après le bac, hésitant
entre la musique et la littérature, il tente d’allier ses deux
passions : la semaine, il étudie en khâgne au lycée Chaptal et le
week-end il se défoule en concert ou en studio avec de nombreux
musiciens. Après avoir étudié la littérature américaine et
anglaise à la Sorbonne, l’heure du service national venue, il fait
une objection de conscience et passe 17 mois comme maquettiste aux
Éditions Francophones d’Amnesty International, il épouse
d'ailleurs une Anglaise, puis il part vivre en Angleterre, près de
Canterbury, où il enseigne le français dans un collège.
De
retour en France, il exerce divers métiers, de barman à
web-designer en passant par professeur d’anglais, avant de se
diriger vers le journalisme littéraire. Après quelques pas dans le
journalisme et la musique (il chantait et jouait de l’orgue Hammond
dans divers groupes de rock parisiens), au milieu des années 90, il
fonde Science-Fiction Magazine avec Alain Névant, un ami d'enfance.
Après être resté rédacteur-en-chef de ce titre de 1996 à 2000,
il publie son premier roman en 1998 aux éditions Baleine, sous le
pseudonyme de Philippe Machine. Il décide ensuite de se consacrer
pleinement à l'écriture.
Il publie alors deux trilogies de
Fantasy, "La Moïra" (2001-2002) et "Gallica"
(2004), lesquelles rencontrent un succès inédit pour un auteur
français ("La Moïra" dépasse en France les 300 000
exemplaires, toutes éditions confondues, et les droits sont vendus
dans 11 pays). Suivront de nombreux thrillers aux éditions
Flammarion ("Le Syndrome Copernic", 2007, "Le Rasoir
d’Ockham", 2008…) qui lui vaudront d’être qualifié par
le Nouvel Observateur de "nouveau maître du thriller français".
Auteur-compositeur-interprète, il écrit des chansons pour lui-même
et pour d'autres artistes français. De 2013 à 2015, il rejoint le
groupe de rock Freelers.Membre fondateur du collectif d'artistes La
Ligue de l'Imaginaire, en juillet 2011, il est nommé Chevalier de
l'Ordre des Arts et des Lettres. En 2015, son roman "Nous
rêvions juste de Liberté", salué par la critique, est en
cours d'adaptation pour le cinéma.
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Son site : https://www.henriloevenbruck.com/






