L'histoire
Daniel Sutherland, un drôle de type, est retrouvé égorgé dans sa péniche amarrée sur l'un des quais de Londres. Qui pouvait bien lui en vouloir. Parmi les suspects, Laura 25 ans, bosse dans une laverie et boite du à un accident de la route. Miriam, sa voisine de péniche, une femme à l'aspect repoussant, cache un passé traumatique. L'oncle et la tante de Daniel, personnes assez riches, qui vivent aux abords du canal, les seuls parents encore en vie de Daniel ont eut aussi un passé dramatique. Ces personnes en colère, contre leurs vies, leurs échecs, ne se connaissent pas mais ont toutes eu un lien avec le mort. L'enquête s'annonce complexe.
Mon avis
Voilà donc le tout dernier roman de Paula Hawkins, celle qui a écrit le best-seller « La fille du train ». On y retrouve comme à chaque fois, la structure des précédents romans, à savoir que la parole est donnée tour à tour aux principaux protagonistes et entre le franc parler de Laura, la froideur hautaine de Carla, chacune à sa façon de s'exprimer. Parallèlement, un récit écrit par Théo, un romancier qui a eu son heure de gloire, mais qui est en panne d’inspiration vient ponctuer le récit comme une pause dans l'intrigue principale.Encore une fois Paula Hawkins ausculte ses personnages à la loupe.
Laura est une fille mal lotie par le destin. Handicapée par un accident de voiture dans son enfance, elle boite et garde des séquelles psychiques. Elle peut exploser de colère à la moindre vexation, et blesser quelqu'un. Elle aime boire, elle n'a pas d'amis, à part Irène, une vieille dame qui vit seule et qui a vu bien des choses, une apprentie Miss Marple en sorte.Miriam est une femme au physique difforme, elle est petite et grosse, peu attirante. Elle aussi vit sur une péniche, s ans amis, et à tendance à être cleptomane. Elle a subit un traumatisme dans le passé, et en garde outre un dégoût d'elle-même, une haine qui la ronge, par ce qu'elle n'a pas su faire et aussi parce qu'on lui a volé son manuscrit.
Paula, grande femme élégante, issue d'une famille fortunée, a perdu dans des circonstances tragiques son enfant. Elle est persuadée que c'est la faute de sa sœur, la mère de Daniel, une femme alcoolique qui est morte quelques semaines auparavant d'un accident (ou pas ?). Son mari Théo, dont elle est officiellement divorcée, mais qu'elle voit tous les jours fait tout pour la reconquérir, un homme sans grand caractère, écrivain médiocre qui vit sur sa gloire passée.
Trois femmes, trois colères rentrées suite à des aléas de la vie qu'elles n'acceptent pas, et qui pourraient bien les avoir menées jusqu'au meurtre.Un bon roman de suspense certes, mais je ne retouve pas le charme de « la fille du train » ou d »Au fond de l'eau » qui reste sans doute mon préféré. Le roman est aussi plus court, et l'auteure aurait du explorer plus en profondeur les problèmes de la maternité et de l'éducation et celle de la douleur qui devient colère.
Extraits :
Irène avait quatre-vingts ans, mais elle se sentait beaucoup plus jeune. Pas seulement parce qu'elle était alerte et bien portante (malgré sa cheville foulée), mais surtout parce qu'il était impossible d'avoir l'impression d'avoir quatre-vingt ans. Personne n'avait l'impression d'avoir quatre-vingts ans. Si on lui avait demandé son avis, elle aurait répondu que dans sa tête , elle avait plutôt trente-cinq ans. Ou quarante à la rigueur. Un bon âge, quarante ans. On sait qui on est. On a laissé derrière soi la frivolité et les incertitudes de la jeunesse, mais on n'a pas encore eu le temps de s'endurcir, de devenir intraitable.
Lors d'une journée de printemps comme celle-ci, le paysage était un camaïeu de verts : vif sur les jeunes rameaux des platanes et des chênes, olive pâle dans le feuillage des saules pleureurs du chemin de halage, citron vert presque électrique pour les lentilles d'eau à la surface du canal.
Coucou papa c'est Laura. Alors hier, on m'a arrêtée pour meurtre mais on m'a laissée partir sans m'inculper, ensuite je me suis fais virer pour avoir raté un jour de boulot parce que j'étais en garde à vue, toute la bouffe que j'avais achetée est périmée et aussi, j'ai plus un rond. Est-ce que tu pourrais me rappeler! Bonne journée, hein! Allez, bisous
Et voilà, c'était écrit noir sur blanc. Si on oubliait les insultes, les accusations nauséabondes, le rejet en bloc de ses allégations " sans aucun fondement ", "erronées", "ténues", "diffamatoires", "déraisonnables", leur argument principal résidait dans cette dernière phrase : nous avons l'argent, nous avons le pouvoir. Et vous, vous n'avez rien.
Carla était le genre de femme qui savait mettre un prix sur tout, mais qui ne connaissait la valeur de rien.
Encore et toujours la même conclusion. Vous ne pouvez pas comprendre, vous n'êtes pas une mère. Vous n'avez jamais connu le véritable amour. Vous n'êtes pas capable d'éprouver un amour infini et inconditionnel. Et par ricochet, une haine absolue.
Biographie
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