vendredi 1 avril 2022

Khalil Gibran, le sable et l'écume

 

"Toute pensée que j'ai emprisonnée dans la parole, force m'est de la libérer par mes actes". Gibran.

Il est considéré comme le plus grand poète libanais . Khalil Gibran (1883 - 1931) est surtout connu pour le livre "le Prophète".
On connait moins ses aphorismes, des maximes qu'il notait sur des bouts de papier au fil de son inspiration et qui ont été réunies dans le recueil "Le Sable et l'Ecume" - Collection Spiritualités vivantes chez Albin Michel.
C'est sa biographe et amie, Barbara Young qui a encouragé l'auteur à publier ces phrases, Gibran trouvant qu'elles contenaient "trop de sable et trop d'écume". Ecrites en arabe - le Prophète avait été écrit en anglais - Gibran du les traduire pour son éditeur américain. Il reste ainsi l'un des rares écrivains à avoir su s'exprimer dans les 2 langues. Il fonda un Cénacle de la Plume en 1912 à New-York, réunissant des auteurs moyen-orientaux, expatriés comme lui. Ce cercle contribua à moderniser la langue et les écrits en arabe, la libérant d'un certain conformisme.

Les 322 maximes du Sable et l'Ecume regroupent tous les thèmes, amour, religion, amitié, morale et précisent la pensée philosophique de Khalil Gibran, à travers des métaphores, entre le fini et l'infini, où l'être voyageur se fait tour à tout esthète, poète, à travers mille cycles de vie.

Voici quelques extraits.
Une seule fois, je ne pus répondre à celui qui m'interpella : "Toi, qui es-tu ?"

La première pensée de Dieu fut un Ange.
La premier verbe de Dieu fut l'Homme.

Accorde moi le silence, et j'affronterai la nuit.

Se souvenir, c'est en quelque sorte se rencontrer.

L'humanité est un fleuve de lumière, qui sécoule des vallées de la Création jusqu'à l'océan de l'Eternité.

Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit.

Entre imagination et réalisation, il est chez l'Homme un espace qui ne peut être franchi que par son auteur.

La signification de l'homme ne réside pas en ce qu'il atteint, mais en ce qu'il brûle d'atteindre.

Lorsque la vie ne trouve pas d'artiste pour chanter son coeur, elle fait naître un philosophe pour parler raison.

Le réel en nous est silence ; l'acquis est tumulte.

La poésie est un flot de joie, de douleur et de merveilles, avec un brin d'alphabet.

Si tu chantes la beauté, même dans la solitude du désert, tu trouveras une oreille attentive.

L'inspiration chante toujours. L'inspiration n'expire jamais.

La pensée est la pierre d'achoppement de la poésie.

Je n'ai jamais été en accord total avec mon autre moi-même. Il semble que la vérité se cache quelque part entre nous.

Lorsque la main d'un homme effleure la main d'une femme, tous deux touchent à l'éternité.

L'amour est le voile entre aimé et aimant.

L'amour qui ne se renouvelle pas tous les jours devient habitude et tombe en esclavage.

L'amour est une parole de lumière, écrite d'une main de lumière sur une page de lumière.

La différence entre l'homme le plus riche et l'homme le plus pauvre n'est pas moins qu'une journée de faim et une heure de soif.

La pitié n'est que justice amputée.

En tout homme réside deux êtres : l'un éveillé dans les ténèbres, l'autre assoupi dans la lumière.

Pessoa, la multitude


 

Définir la beauté, c'est ne pas la comprendre. Pessoa

En portugais, Pessoa signifie personne. Est-ce pour cela que celui qui est considéré comme "le plus grand écrivain de tous les temps" a toujours publié sous des noms d'emprunt ? Parmi ses hétéronymes les plus connus, Bernardo Soares, Alvaro de Campo, Alberto Caipo et Ricardo Reis, chacun ayant son style d'écriture et son caractère propre.
Né le 13 juin 1888 à Lisbonne, il fera ses études à Durban (Afrique du Sud) et fondera la revue littéraire "Orfeu", au ton libertaire qui ne dure que deux numéros... Il travaille ensuite comme journaliste pour diverses revues, mais sans connaitre de véritables succès. Il semble d'ailleurs que sa vie soit marquée par une certaine solitude, dédiée à l'écriture, publiant peu (et en langue anglaise) mais écrivant avec acharnement et entassant dans une malle ses écrits. Certains manuscrits ne seront d'ailleurs publiés qu'après sa mort, en 1935. Mort inconnu du grand public, il n'est redécouvert qu'en 1968, à l'ouverture de la fameuse malle contenant plus de 27000 manuscrits, écrits sous 72 hétéronymes. Il est alors reconnu dans son pays comme "le plus grand poète portugais".

Pessoa aborde tous les sujets et tous les thèmes dans ses poèmes et ses écrits. Son livre le plus connu, le Livre de l'intranquilité, sorte de journal ésotérique est considéré comme son chef d'oeuvre. Vivant plus dans l'imaginaire que dans le réel, réussissant à faire vivre en lui plusieurs entités littéraires, tel un schizophrène lucide.

Voici quelques aphorismes
La littérature comme toute forme d'art, est l'aveu que la vie ne suffit pas.

Je n'ai ni ambition ni désir. Mon ambition à moi n'est pas d'être prophète. C'est peut-être ma façon à moi d'être seul.

Je n'ai peut-être reçu aucune mission sur terre.

Qu'il est dur d'être soit même, et de ne voir que le visible.

Le monde n'est pas pour que nous pensions à lui - penser c'est être malade des yeux - mais pour que nous le regardions et soyons un créateur.

Je cherche à dire ce que je ressens. Sans me dire ce que je sens.

Toute émotion vraie est un mensonge pour l'intelligence, puisqu'elle lui échappe.

C'est l'émotion qui m'a formée. Pour voyager, elle m'a toujours pris la main. J'ai toujours aimé, détesté, parlé, pensé grâce à elle. Chaque jour je regarde à travers sa fenêtre, et chaque heure ainsi me semble être à moi.

Dieu le veut, l'homme rêve, l'oeuvre nait.

Je ne crois pas en Dieu parce que je ne l'ai jamais vu. S'Il voulait que je croie en Lui, Il viendrait sans doute me parler.

Dieu n' a pas d'unité. Pourquoi en aurais-je ?

Il y a bien assez de métaphysique dans "Ne penser à rien".

Il est nécessaure de naviguer. Vivre n'est pas nécessaire. Ce qui est nécessaire, c'est de créer.

Je ne me soucie pas des rimes. Il est rare que 2 arbres côte à côte soient égaux.

La mort c'est le tournant de la route. Mourir, c'est seulement ne plus être vu.

Je peux tout imaginer, parce que je ne suis rien.

Haiku contemporain

 

"Le premier principe de la magie est que si vous ne mettez pas d'âme dans vos vers, cela ne sera qu'un rêve dans un rêve " (Kikaku, traducteur de Bâsho)

Poème court japonais composé de 3 vers (de 5 pieds, 7 pieds et 5 pieds), le haiku reste bien vivant actuellement au Japon. Bien évidemment le monde a changé. Après la seconde guerre mondiale et le séisme d'Hiroshima, avec l'urbanisation, l'arrivée de nouvelles technologies, le haijin (l'auteur de haiku) se doit d'intégrer ce nouveau Japon dans sa vision du monde.

Quelques haikus contemporains.

Dans cet amas de cristal
Les premiers signes
du printemps (O. Minoru)

Aux poignées suspendues du métro
les zombies du mois d'avril
accrochent leurs mains (H. Fumio)

Drapeau en berne
les jours
rallongent (A. Seiho)

Tokyo en mai
un serpent d'acier
en incubation (H. Fumio)

Fleurs de pêcher
Mon habit de tous les jours
Mon coeur de tous les jours (H. Akayo)

Mille branches en fleurs
Mon vêtement de deuil
est une seconde peau (H. Takako)

Un pétale de cerisier
Deux pétales
Je pense à toi (M. Madoka)

Côte à côte
Avec le moine zen
Le chaton fait la sieste !! (H. Kai)

Si il pouvait parler
Ce papillon mourant
Qui appellerait-il ? (T. Shuji)

Même derrière les barreaux
On peut souffler
Une bulle de savon (H. Seito)

Comme ceux qui on vécu longtemps
Mes pupilles s'entourent
D'un halo laiteux (K. Tôta)

Les azalées flamboient
Tout ce que vit
va vers la mort (U. Arô)

Les quatrains d'Omar Khayam

 

Reconnu comme étant "l'un des plus grands mathématiciens du Moyen-Age, Omar Khayam (1048-1131) est aussi connu comme poète et philosophe.
Certains auteurs le donnent comme soufiste (le Soufisme est la branche ésotérique de l'Islam), même si le poète remet en cause l'existence de Dieu et des religieux. Ses quatrains (Rubayiat en persan) font l'apologie du vin et des femmes.

La complexité du persan, l'abondance des manuscrits pas forcément attribués à Khayam n'ont pas facilité le travail des traducteurs. De 50 à 2000 quatrains ? En tout cas le gouvernement iranien dans les années 80 a publié la liste officielle des quatrains qu'il reconnait. Par ailleurs, biographes et traducteurs s'interrogent toujours sur l'appartenance au soufisme de Khayam, ce qui impliquerait une relecture (le vin serait alors fluide divin).

Les quatrains présentés ci-après ont été traduit du perse par Omar Ali-Shah, enseignant vivant en Angleterre, laissant à Khayam son ironie mais aussi sa spiritualité.

Tandis que l'Aube, héraut du jour, chevauchant le ciel
Offre au monde endormi un toast au vin
Le Soleil répend l'or matinal sur les toits de la ville
Royal hôte du jour, remplissant la cruche.

Si seulement je trouvais un lieu tranquille pour dormir,
Si cette longue route pouvait seulement finir,
Si seulement, du noyau de la terre;
Nous pouvions ressortir, bourgeonner et fleurir !

Si seulement je contrôlais l'Univers de Dieu,
Ne voudrais-je pas effacer des cieux imparfaits,
Et de rien, édifier un vrai Paradis
Où toute âme atteindrait le désir de son coeur ?

Je bois avec tant d'amour que le bouquet du vin
Embaumera l'air au lieu de mon repos :
Un buveur passant près de ma tombe s'arrêtera
Pour renifler; et se trouvera ignoblement ivre.

Toi, Eternel connaissant tout secret
Qui secours toute chair à l'heure de son besoin
Accorde moi le repentir, et la miséricorde aussi
Toi qui pardonnes tout, toi qui punis tout.

L'argile dont a été modelée cette charpente humaine
A prévu cent merveilles pour moi ;pourtant
Pouvais-je être pire ou meilleur que je ne suis,
Moi qui étais, avant même qu'il ne me façonne ?

Dès la création j'ai tendu la main
Vers la plume et la tablette, vers les cieux et l'enfer.
Mais mon maître m'a prudemment averti :
Plume, tablette, cieux et enfer sont en toi.

N'anticipes jamais le chagrin de demain.
Vis toujours ce présent édenique
Mais qui pourtant doit bientôt accueillir
Cex qui sont partis depuis sept mille ans.

Sandro Penna, l'apparente simplicité

 

L'italien Sandro Penna, peu ou malconnu en France.

Né en 1906 à Pérouse, Penna ne trouvera jamais vraiment sa place dans ce monde.
Issu d'un milieu modeste et paysan, Penna fugue vers Rome. Il y passe un dîplome de comptabilité, et vivote de petits boulots, sans réussir à s'adapter. Homosexuel dans une Italie puribonde, il s'isole à la campagne, dans la solitude et sans doute pour fuir un pays faschisant, où l'homosexualité est l'un de pires crimes.
Il réussit à publier en 1939, un recueil salué par la critique. Pasolini voit en lui "le plus grand poète lyrique italien du siècle".
Penna s'isole, vit dans une misère noire. En 1974, des intellectuels italiens lancèrent un appel pour venir en aide au poète, malade. La reconnaissance tardive, couronnées par deux prestigieux prix littéraires lui ont permis d'améliorer une vie précaire. En 1976, deux recueils de poésie sont publiés.
Sandro Penna s'éteint en 1977.

A travers une écriture simple, Penna, si seul, si démuni, porte pourtant un regard empli de tendresse sur ce monde où il n'a pas sa place. Observation d'un instant, capté par les mots comme une photographie pour le rendre éternel, tel est l'art du poète.
Certes Penna fait aussi allusion aux garçons, à son désir d'amour, qu'il sait impossible. Penna oscille entre désirs et culpabilité, impossibilité du faire et liberté du dire. Les passions interdites sont recouvertes de la pudeur ou de l'ironie. D'une vie solitaire et sans reliefs, Penna donne au monde l'image d'un monde où l'on est "bercé par la douce rumeur de la vie".

Le choix de poèmes que je vous présente est tiré du recueil bilingue "Une ardente solitude" - Editions La Différence (que l'on ne doit plus trouver très facilement hélas).

Vivre, je voudrais endormi dans la douce rumeur de la vie
Io vivere vorrei addormentato
entro il doce rumore della vita

Le ciel est vide.
Mais dans les yeux noirs de cet enfant
Moi je prierai mon Dieu
Mais mon Dieu s'en va à bicyclette
ou arrose le mur, avec désinvolture

Il marre é tutto azzurro
Il marre é tutto calmo
Nel cuore à quasi un urlo
di goia. E tutto é calmo
La mer est toute d'azur
La mer est toutes calme
Dans le coeur c'est presque un cri
de joie. Et tout est calme.


Si la vie savait mon Amour
ce soir je m'in irais loin !
Je m'en irais où le vent m'embrasserait
où le fleuve me parlerait à voix basse.
Mais qui sait si la vie ressemble
à l'enfant qui court au loin........

Ils m'ont battu. A toi seul, enfant,
je pourrais dire que rien, rien n'importe
Mais je le dis à un reflet de lumière
qui me poursuit, me poursuit dans l'eau morte
M'hanno battuto. A te solo, Fanciullo
suprei dire che nulla, nulla importa.
Ma lo dico a un riflesso di luci
che m'insegue, m'insegue ne l'acqua morta

Quand la lumière pleure sur les rues

Je voudrais en silence embrasser un enfant.

Amour en aumône, solfgège

Oh lumière de midi sans signe.

Renaitra plus tard, riches d'ailes, l'incendie des souvenirs personnels

Sur le lac clos, sans vent, seul

mon navire passe, d'heure en heure.
Les fleurs frémissent sous les ponts.
Je sens ma tristesse s'éveiller encore.

Il calde, il fretto della salle d'aspetto
Il monde mi pareva un chiaro sogno
la vita d'agni giorno, una leggenda
.

Haikus d'été

 

Sous un ciel en feu
Une voile dans le lointain
La voile de mon coeur - Y. Sheishi -

Quand je me retourne
Dans l'odeur fraîche des nattes de paille
L'été a commencé - Y. Tsien Ya -

Pense à la naissance et à la mort
Le lotus
Déjà a fleuri - Soseki -

Une fois la lampe éteinte
Les étoiles fraiches
Sont entrées par la fenêtre - Soseki -

Ne pleurez pas, insectes
Les amants, les étoiles elles-mêmes
Doivent se séparer - Issa -

Un soleil rouge
Plonge dans la mer
Chaleur de l'été - Soseki -

L'alouette
Chante tout le jour
Et le jour n'est pas assez long - Bashô-

Dans le chant de la cigale
Rien ne dit
Qu'elle va bientôt mourir - Bashô -

Des lucioles en plein vol
Aimerais-je dire à quelqu'un
Mais je suis seul - Taigi -

Ou l'on trouve des mouches
On trouve aussi des humains
Et des Bouddhas - Issa -

Lune d'été
Y a-t-il des raccourcis
Dans le ciel ? - Dame Sutejo -

Pensés tressées
de coton
Femmes du solstice d'été - Kimiko -

Oscar Wilde, aphorismes

 

L’écrivain irlandais Oscar Wilde (1854-1900) était connu pour son sens de la répartie et ses bons mots. Paru quatre ans après sa mort, ses aphorismes dont le célèbre « Je peux résister à tout sauf à la tentation » reflètent bien les paradoxes de l’auteur de Dorian Gray, entre esprit vif et parfum de scandale.

Florilège.


Misogyne…

  • Les femmes sont faites pour être aimées, pas pour être comprises
    Tant qu’une femme peut donner l’impression qu’elle a 10 ans de moins que sa fille, elle est satisfaite.
  • J’aime les hommes qui ont un avenir et les femmes qui ont un passé
  • Les femmes donnent tout aux hommes, jusqu’à l’or de la vie. Mais immanquablement, elles veulent qu’on leur rende en petite monnaie.
  • Toutes les femmes veulent ressembler à leur mère : c’est leur drame. Jamais les hommes : c’est le leur.
  • Le bonheur d’un homme marié est fonction des femmes qu’il n’a pas épousées.
  • Aucune femme n’est un génie. Les femmes sont le sexe décoratif. Elles n’ont rien à dire, mais elles le disent avec tellement de charme.

Désabusé…

  • Il n’existe qu’une certitude sur la nature humaine : elle est changeante.
  • Le confort est la seule chose que la civilisation puisse nous apporter.
  • Tous les hommes sont des monstres. La seule chose à faire est de nourrir ces malheureux, une bonne cuisinière fait des miracles.
  • Il est tout à fait inutile d’être plein de charme si on n’est pas riche.
  • Le monde a été créé par des idiots pour que les sages puissent y vivre.
  • J’aime les gens plus que les principes et j’aime les gens qui n’ont pas de principes plus que n’importe quoi au monde.
  • Aujourd’hui les gens connaissent le prix de tout, mais la valeur de rien.

Observateur…

  • Une seule chose au monde est pire que de savoir qu’on parle de vous : savoir qu’on ne parle pas de vous.
  • Une cause n’est pas nécessairement vraie parce qu’un homme meurt pour elle.
  • Nous vivons une époque où le superflu est la seule nécessité.
  • La ponctualité est une voleuse de temps.
  • En morale comme dans la vie, toute imitation est une erreur.
  • La seule différence entre les Saints et les pécheurs est que tous les saints ont un passé et tous les pécheurs, un avenir.
  • La fidélité est à la vie affective ce que la cohérence est à la vie intellectuelle – simplement la confession d’un échec.

Philosophe..

  • La vie tend un miroir à l’art : soit elle reproduit quelque personnage étrange imaginé par le peintre ou le sculpteur, soit elle concrétise ce qui avait été rêvé par la fiction.
  • La vie n’est qu’un mauvais quart d’heure composé de moments exquis.
  • Toute pensée est immorale. Son essence même est la destruction. Si nous pensons à quelque chose, nous le tuons ; rien ne survit à la réflexion.
  • Qu’est ce que la vérité ? En matière de religion c’est tout simplement l’opinion qui a survécut. En matière de sciences, c’est l’ultime sensation. En matière d’art, c’est notre dernier état d’âme.
  • Tout art est immoral.
  • L’homme peut croire à l’impossible, mais il ne peut pas croire à l’improbable.