L'histoire
Un jeune garçon qui trouve la mort en étant projeté d'un pont à Rome. Une écrivaine célèbre qui réussit à tuer son mari en commettant le crime parfait. Un drôle de type qui est amoureux fou d'une poupée gonflable. Où est le faux, où est le vrai. Ce polar passionnant de Gilda Piersanti vous emmènera jusqu'à la dernière phrase au bout d'un suspense bien mené.
Mon avis
Lire Gilda Piersanti, cette romaine installée à Paris et qui écrit directement en français est un pur régal. Après la série des Bleu Catacombes, Jaune Caravage, Rouge abattoirs et Vert Palatino qui mettent en scène 2 inspectrices aux caractères bien trempé, nous retrouvons ici un petit polar à l'intrigue particulièrement originale. Mais où- va-t-elle chercher tout cela ?L'auteure mène le lecteur par le bout du nez dans ce roman labyrinthique et original, qui, dès le deuxième chapitre bascule. Quel lien unit Mario et Elisabetta ? Que cherche à nous dévoiler l'auteure qui couche sur papier ses souvenirs ? Deux intrigues qui s'entremêlent dans ce récit sombre à l'ambiance oppressante et pesante. Ici, Piersanti dissèque avec justesse l'enfance et ses blessures et apporte une certaine réflexion sur le métier d'écrivain, sur la frontière entre la fiction et la réalité et le rapport lecteur/auteur. Des révélations inattendues, une intrigue captivante, une narration habile et des personnages complexes font de ce roman une lecture singulière, surprenante et sombre. Totalement addictif, il faut lire Piersanti qui s'est imposée, à juste titre comme une écrivaine de talent. Tous ces polars passionnants sont disponibles en poche.
Extraits :
Autrefois, sa mère lui avait révélé ce qu'elle appelait 'le secret des femmes' : 'On croit que, par nature, nous sommes plus fidèles que les hommes, mais il n'en est rien. C'est que, généralement, nous nous satisfaisons de nos rêves et que nous ne passons pas à l'acte. Mais nous rêvons constamment d'une autre vie, ne t'y trompe pas ! Celles qui ne sont pas infidèles s'inventent des passions et couchent chaque nuit avec un homme différent. Et puis, il y a celles comme moi qui ont compris que mieux vaut s'offrir des passions réelles et remplacer par des feux nouveaux ceux qui se sont éteints. Comme le font les hommes.'
C'était la vie que sa mère s'était choisie. Mais son père ne voyait pas les choses de la même manière : le jour où il l'avait surprise avec un voisin, il avait décroché son fusil de chasse.Je n'avais pas conscience, cette nuit-là, que j'avais pris l'habitude de glisser du monde de mes romans à celui de ma vie sans plus percevoir les limites du passage. J'ignorais que j'avais gommé toute frontière entre la fiction et le réel. Corrompue par le va-et-vient des histoires que j'inventais depuis des décennies, je me croyais maîtresse du temps et des événements et ne faisais plus la distinction entre ma vie rêvée et ma vie réelle.
On dit que les mots ne comptent pas, que seuls les actes comptent. En ce qui me concerne, ce sont toujours les mots qui, d'une manière ou d'une autre, ont déterminé mes actes.
On vit constamment dans le faux sans le savoir, on s'accommode d'une illusion qui répond à la perfection à ses fantasmes et qui permet d'éviter de faire face à la réalité.
Le pouvoir n'est souvent qu'une question de forme : il suffit d'en prendre la posture pour s'en sentir investi.
Biographie
Née
à Tivoli en 1957, Gilda Piersanti
est une écrivaine française de romans policiers.
Née en Italie,
Gilda Piersanti habite à Paris depuis vingt ans.
Elle reste un an
à l’Ecole d'Architecture de Rome et obtient un doctorat en
Philosophie (thèse sur l'esthétique de Baudelaire). Elle exerce
l'activité de critique littéraire, traduit des œuvres de la
littérature française et est commissaire pour deux expositions
concernant Constantin Guys et Charles Meryon.
Elle se consacre
exclusivement à l'écriture depuis 1995. Son premier roman, "Rouge
abattoir" (2003), a été adapté pour France Télévision sous
le titre "Hiver rouge" (2011), un film de Xavier Durringer,
avec Patrick Chesnais et Jane Birkin. "Bleu catacombes" en
2007 reçoit les Prix du Polar Méditerranéen 2007, Prix SNCF du
polar européen 2007. Le roman est adapté pour France Télévisions,
avec Patrick Chesnais et Jane Birkin.
Elle est aussi l’auteur
d’un roman intitulé "Médées", dans lequel elle
réinterroge à la faveur d’une intrigue très contemporaine le
mythe de Médée, la mère infanticide.
"Illusion tragique"
reçoit, en 2018, le Prix Méditerranée Polar et le Prix des
lecteurs Quais du polar/20 minutes.
Nota : je n'ai pas trouvé excellentes les adaptations télévisuelles qui sont transposées à Paris. Alors que chaucun des 4 romans ont pour thème un quartier de rome. De plus le personnage de Mariella De Luca ne correspond pas non plus à l'inspectrice déterminée des romans.
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