L'histoire
En Norvège, un petit de pêcheur village est coincé au creux d'un bras de mer. Les maisons s'enfoncent alors que l'on est proche du cercle attique où la nuit dure presque trois mois. Ces dernières années, grâce à l'exploration pétrolière, a été construit sur l'autre rive tout un port de commerce moderne, un des premiers ports de l'arcoil, le pétrole de l'Arctique.Deux événements se
produisent : un accident sur la plate forme de forage au large, dans
lequel deux Russes perdent la vie avec un troisième dans un état
critique et une fissure qui menace dangereusement le glacier. Et si
tout était lié ?
Ces faits vont remettre en présence la bande
d'amis des années 1990. Trois anis d'enfance se retrouvent pris dans
ce roman écologique.
Mon avis
Dans le genre « fin du monde », nous sommes servis. Nous avons Noah le personnage principal qui est le héros de ce livre entre polar, roman écologique et légendes nordiques, que j'adore particulièrement.Véritable
interrogation sur l'avenir de notre planète, Climax
pourrait se lire comme un livre d'aventures mais l'enjeu est trop
grave et il est difficile après sa lecture de rester optimiste.
Non
seulement, le changement est en cours, mais certains ont compris tout
le profit qu'ils pouvaient tirer du réchauffement et vont encore
l'accentuer à seul but de profit, mettant tout l'écosystème en
péril…
Non seulement l'homme est responsable du réchauffement
climatique, mais, plutôt que d'en tirer la leçon et de faire le
maximum pour le limiter, continue à l'aggraver. Évidemment, Climax
est une fiction, et peut-être tout n'est pas irrémédiable, mais
l'urgence est là.
Par bonheur, le personnage de Anders qui garde
toujours un œil rêveur et émerveillé sur la beauté qui
l'environne apporte une note poétique. Il aime la solitude et la
nature, affirmant « La solitude, dans la nature, ce n'est pas
pareil… Dans la nature, on a pour soi la beauté du monde » : une
belle note lumineuse dans ce monde déréglé ! Quant à Knut nous
savourons par procuration sa vengeance avec ses chiens sur ce Russe
trafiquant et son équipe.
Climax roman très contemporain et un
roman à suspens, même si l'on en pressent l'issue, roman dans
lequel l'auteur effectue un constat écologique pour le moins
alarmiste. Ce magnifique décor du grand Nord dans lequel se déroule
l'aventure apporte une splendide touche lumineuse avec la beauté de
la nature mais, malheureusement, avec le réchauffement climatique et
la fonte des glaces, prend une dimension crépusculaire. On aurait
presque envie de se visiter ses fjords mystérieux et beaux. Pour le
reste, le constat de la fonte des glaciers fait l'objet de
communications régulières, ^par le GIEC et les ONG. J'ai
personnellement préféré le roman de Michael Farris (ICI) qui par son
coté angoissant et réaliste me parle plus.
Extraits :
Toutes les jeunesses sont éternelles. Après cela nous changeons, nous vieillissons. Nous faisons des choix, plus ou moins, la vie choisit aussi pas mal de choses à notre place, et peut-être qu’avec le temps toutes les bifurcations deviennent de plus en plus automatiques, jusqu’à ce que nous ne fassions plus de choix du tout, jusqu’à ce que nous soyons vieux c’est-à-dire immuables en quelque sorte, mais quand on se retourne, notre jeunesse, elle, est toujours là. Tout le temps de notre vie elle demeure, elle nous sert de repère, elle est là, qu’on ait aimé ou non la vivre, elle est toujours là debout et on y fait toujours la même gueule, qu’elle soit chouette ou pas, la même gueule indécise, étonnée que quand on mourra, le sourire de travers. Notre jeunesse est éternelle.
Les gens qui n’ont jamais grimpé ne savent pas à quel point c’est facile. On imagine qu’il faut une force herculéenne pour se hisser à bout de bras, les mains crochées dans la paroi, les doigts tétanisés, et tout ce gros corps derrière qui tire vers le bas, mais c’est tout le contraire : ce n’est qu’une question d’équilibre entre les points d’appui, de placement du bassin. Hors le vertige, ce n’est presque qu’une posture de yoga, la même sensation de légèreté dans le mouvement, comme une araignée qui ne pèse plus sur sa toile, avançant de toutes ses pattes à la fois sans jamais pencher d’un côté, le corps soutenu, suspendu comme un ressort. L’alpiniste ne lutte pas contre la pesanteur, il s’en sert pour la défier.
La solitude, dans la nature, ce n’est pas pareil. Dans la nature, on n’est jamais seul. On fait partie de quelque chose de plus grand, qui nous oblige à vivre à son rythme et selon ses lois. Dans la nature, on a pour soi la beauté du monde.
Puis le soleil reviendra hanter le ciel blanc, il y aura des crépuscules et des rivières de nouveau, des mousses qui fleuriront, de petits arbustes peuplés d'insectes et des rongeurs qui sortiront de leurs tunnels pour profiter du jour, il y aura le retour des grues blanches, des migrateurs de tous poils, des rennes dans les alpages, ce sera l'été.
Son cousin Ursus Arctos, malgré son nom, n’était que l’ours brun d’Europe, présent dans les Alpes et chassé à courre dans les Pyrénées jusqu’au milieu du XIXe siècle, puis disparu, puis réintroduit et devenu, au début du siècle suivant, un symbole et une ligne de front entre éleveurs et écologistes.
La couleur du ciel au couchant, quand monte la nuit, baisse le jour, la couleur changeante du ciel, ce n'est pas une couleur, c'est du temps qui passe.
Biographie
Thomas B.
Reverdy est un romancier français né en 1974.
Au cours de ses
études de lettres à l'université, il travaille sur Antonin Artaud,
Roger Gilbert-Lecomte et Henri Michaux. Il participe aussi à cette
époque à la revue "La Femelle du Requin", dont il dirige
la publication du numéro 4 au numéro 12.
Il obtient
l'agrégation de lettres modernes en 2000. Il enseigne depuis dans un
lycée de Seine-Saint-Denis, le lycée Jean Renoir. Il raconte cette
expérience de professeur dans "Le Lycée de nos rêves",
coécrit avec Cyril Delhay.
Ses trois premiers romans, "La
Montée des eaux" (Seuil, 2003), "Le Ciel pour mémoire"
(Seuil, 2005) et "Les Derniers Feux" (Seuil, 2008),
constituent une sorte de cycle poétique. Ils abordent les thèmes du
deuil, de l'amitié et de l'écriture.
En 2010, "L'Envers du
monde" propose une intrigue policière aux implications morales
et philosophiques, dans le New York de l'après 11-septembre.
L'ouvrage obtient l'année suivante le Prix François-Mauriac.
Publié
en août 2013, "Les évaporés" est couronné la même
année par le Grand Prix Thyde Monnier de la Société des gens de
lettres et en 2014 par le Prix Joseph-Kessel.
son site
:http://www.thomasreverdy.com/
En savoir Plus :






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