vendredi 25 novembre 2022

Emily DICKINSON – la poète recluse

 


Extraits d’œuvres

  • L'espoir est une étrange chose à plume qui se pense dans notre âme, hante des chansons sans paroles, et ne s'arrête jamais.

  • Pour être hanté, nul besoin de chambre, nul besoin de maison, le cerveau regorge de corridors plus tortueux les uns que les autres.

  • Pour faire une prairie

  • il faut un trèfle et une seule abeille, Un seul trèfle, et une abeille, Et la rêverie. La rêverie seule fera l'affaire, Si on manque d'abeilles. Pour faire une prairie il faut un trèfle et une seule abeille, Un seul trèfle, et une abeille, Et la rêverie. La rêverie seule fera l'affaire, Si on manque d'abeilles.

  • Parfois avec le Cœur
    Peu souvent avec l'âme
    Plus rarement avec force
    Peu - aiment vraiment
    Sometimes with the Heart
    Seldom with the soul
    Scarcer once with the might
    Few - love at all

  • On ne sait jamais qu'on part - quand on part - On plaisante, on ferme la porte
    Le destin qui suit derrière nous la verrouille - Et jamais plus on n'aborde.
    We never know we go - when we are going -We jest and shut the door - Fate following behind us bolts it- And we accost no more.

  • Ce monde n'est pas Conclusion
    Un ordre existe au-delà -
    Invisible, comme la musique -
    Mais réel, comme le Son -
    Il attire, et il égare -

  • L'Espoir est la chose emplumée-
    Qui perche dans l'âme-
    Et chante la mélodie sans les paroles-
    Et ne s'arrête-jamais-
    C'est dans la tempête- que son chant est- le plus suave-
    Et bien mauvais serait l'orage-
    Qui pourrait intimider le petit oiseau
    Qui a réchauffé tant de gens-
    Je l'ai entendu dans les contrées les plus glaciales-
    Et sur les mers les plus insolites-
    Pourtant- jamais- même dans la pire extrémité,
    Il ne m'a demandé- une miette.

  • Je me cache dans ma fleur
    Pour, me fanant dans ton Urne,
    T’inspirer à ton insu - un sentiment
    De quasi-solitude. Se charger à l'extrême comme le tonnerre
    Et puis , alors que toute chose - Se terre , éclater grandiose - Voilà ce que serait la poésie.

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  • Ma barque s'est-elle brisée en mer,
    Crie-t-elle sa peur sous le vent, 
    Ou docile a-t-elle hissé sa voile,
    Pour des iles enchantées ;

    À quel mystique mouillage
    Est-elle aujourd'hui retenue, -
    Ça c'est affaire de regard
    Là-bas au loin sur la baie. (traduction de René Char)


    Whether my bark went down at sea -
    Whether she met with gales -
    Whether to isles enchanted
    She bent her docile sails -

    By what mystic mooring
    She is held today -
    This is the errand of the eye
    Out upon the Bay.


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Un oiseau
Un oiseau passe sur le sentier...
Ses yeux ressemblaient, pensai-je, à des perles qui ont peur
Il remua sa tête de velours
Comme un être en danger, avec précaution.
Je lui offris une miette:
Il déplia ses ailes
Et s'en alla chez lui, voguant plus doucement
Que des rames qui fendent l'océan...

Sur le cours fantasque du Temps
Sans une rame
Nous sommes contraints de voguer
Notre Port un secret
Notre sort une Bourrasque
Quel capitaine voudrait
Courir le risque
Quel boucanier naviguer
Sans garantie contre le Vent
Ou horaire de la Marée
(" Car l'adieu, c'est la nuit")


J’aime un regard d’Agonie…
J’aime un regard d’Agonie,
Car je sais qu’il est vrai –
On ne singe pas la Convulsion,
On ne feint pas, des Affres –
L’œil se fige d’un coup – et c’est la Mort –
Impossible de simuler
Les Perles sur le Front
Par la fruste Angoisse enfilées.

ls sont tombés comme des Flocons -
Ils sont tombés comme des Étoiles -
Comme les Pétales d'une Rose
Quand soudain au beau milieu de Juin
Passe un vent - pourvu de doigts -


Ce n'était pas la mort, car j'étais debout,
Et tous les morts sont couchés.
Ce n'était pas la nuit, car les carillons
Déchaînaient leur voix pour midi.

Ce n'était pas le gel, car sur ma peau
Des siroccos semblaient serpenter;
Ni le feu - car mes pieds de marbre
Auraient glacé un sanctuaire.

Il y avait de tout cela, pourtant:
Les formes que j'ai vues
Alignées pour les funérailles
Me rappelaient la mienne,

Comme si l'on avait raboté ma vie
Pour l'insérer dans un chassis -
J'avais perdu la clef du souffle -
C'était un peu comme à minuit,

Quand tout ce qui battait s'est tu,
Quand bée le vide alentour,
Quand le gel sinistre, aux matins d'octobre,
Abolit les pulsations du sol.

C'était avant tout un chaos - infini - glacé -
Sans une chance - sans un espar -
Sans le signe d'une terre,
Pour justifier le désespoir.


La Nuit est mon Jour préféré - j'aime tant le silence - et je ne parle pas d'une simple trêve (cessation) du Bruit - mais de ceux qui parlent de rien à longueur de journée et prennent cela pour de l'allégresse...

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Biographie

Née le 10/12/1830 dans le Massachusetts et décédée le le 15/05/1886, Emily Elizabeth Dickinson est une poétesse américaine.
Considérée aujourd’hui comme l’un des plus grands poètes américains, Emily Elizabeth Dickinson n’eut pas droit à la reconnaissance littéraire de son vivant. Presque absente de la scène littéraire, elle fut également peu présente dans le théâtre de la vie.

Son champ d’expérience fut limité, puisqu’elle ne s’éloigna d’Amherst que pour passer une année au collège de Mount Holyoke à South Hadley ou lors de rares séjours, à Washington ou à Boston.
Il semble donc qu’elle n’ait guère quitté le cercle de cette petite communauté puritaine de Nouvelle-Angleterre, ni franchi le seuil de la maison familiale où elle disait tant se plaire – entre son père juriste et homme politique, admiré et craint, et sa mère plus effacée ; entre sa sœur Lavinia, qui ne partit jamais non plus et son frère Austin, installé dans la maison voisine avec sa femme Susan, amie de cœur de la poétesse. Le choix d’un certain retrait du monde livre un signe essentiel : la mise à distance, l’ironie.

Mais, à certains égards, ce retrait fut peut-être moins absolu qu’il n’y paraît : tout en se dérobant au monde, au mariage, elle adressa des lettres passionnées à divers correspondants masculins. La fin de sa vie fut marquée par des deuils répétés (son père en 1874, sa mère en 1882, son neveu Gilbert, mort à l’âge de huit ans en 1883, le juge Otis P. Lord (qu'elle devait épouser) en 1884).

Secrète et expansive, grave et moqueuse, discrète mais audacieusement libre, sa personnalité est aussi complexe que l’espace réel de son expérience fut restreint.
Depuis l'âge de vingt ans jusqu'à sa mort à cinquante-six ans, Emily Dickinson a écrit 1775 poèmes. Elle est enterrée dans un cercueil blanc dans le carré familial à l’ouest du Cimetière sur Triangle Street. Au cours de la cérémonie funéraire, Higginson lit « No Coward Soul Is Mine » (Mon âme n’est pas lâche), le poème d’Emily Brontë que préférait Emily Dickinson.

Voir aussi :

En savoir Plus


Vidéos


Poèmes en pdf


Une petite play-list

Poèmes en lignes


Quelques photos

-  https://fr.wikipedia.org/wiki/Amherst_(Massachusetts)

- https://www.amherstdowntown.com/ 

Amherst Main Stret

Amherts Church

Tombeau d'Emily Diclinson

Maison d'Emily devenue son musée

Maison d'Emily

Maison d'Emily dans les années 1900


 



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